Nouakchott — À Nouakchott, sous les applaudissements de ses partisans, le président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a donné le coup d'envoi de sa campagne électorale pour cette présidentielle. Son message est de poursuivre les réformes et les projets entrepris durant son premier mandat.
« Nous avons pu assurer la sécurité et la stabilité, et créer une atmosphère de calme et d'harmonie, que nous jugeons indispensables pour renforcer notre unité nationale, notre cohésion sociale et consolider notre système démocratique », a affirmé M. Ghazouani.
Face à lui, six candidats de l'opposition appellent au changement. Parmi eux, figure El Ide Mohameden M'Bareck, avocat et député récemment élu, représentant la communauté harratine, les anciens esclaves de Mauritanie.
« Le peuple aspire au changement. Le peuple craint pour l'avenir de ce pays. Malgré tout, le peuple sait patienter en attendant de voir venir ceux qui vont lui garantir une Mauritanie où règnent la diversité culturelle, la compréhension mutuelle et la tolérance. Une Mauritanie qui donnera espoir à ses enfants, leur permettra d'apprendre dans les mêmes écoles, de parler la même langue et de jouir des mêmes droits », a déclaré M'Bareck, candidat de la Coalition Espoir Mauritani.
Parmi les voix de l'opposition en quête de changement, figure Hamadi Sidi El Mokhtar, leader du parti islamiste Tawassoul. Le candidat promet une rupture radicale avec un retour à la charia, la loi islamique, s'il est élu.
« Le projet de Tawassoul a pour but d'ancrer l'identité islamique et de ramener la loi de Dieu sur la terre de Dieu. Je vous le garantis, si nous prenons le pouvoir, nous appliquerons la charia », a déclaré M. Mokhtar.
Les autres prétendants en lice sont Ba Mamadou Bocar, scientifique ; Biram Dah Abid, militant des droits de l'Homme, arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2019 ; Mohamed Lemine El Mourtaji El Wafi, économiste ; et Soumaré Atoumane, médecin neurologue. Chacun porte une vision différente pour l'avenir du pays. Mais tous s'opposent au régime en place et appellent au changement.
Les Mauritaniens auront deux semaines de campagne pour se faire une opinion. Plus de 1,9 million d'électeurs sont inscrits sur les listes électorales, selon la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni).