Les textes devant régir les filières cacao et café en République du Congo sont au centre de l'atelier interministériel élargi à la société civile, organisé les 14 et 15 juin à Brazzaville par le gouvernement, dans le cadre du Projet d'appui à la relance du secteur agricole (Parsa), cofinancé avec l'Agence française de développement (AFD).
Dans l'objectif d'améliorer la performance des filières cacao et café, garantir la légalité, la régularité et la qualité des opérations d'appui à la production et aux producteurs, de suivi de la commercialisation de ces filières, huit textes sont mis en circulation dans le processus d'adoption ou de signature.
Il s'agit, entre autres, des avant-projets de décret fixant les modalités d'agrément de projets de certification dans les filières cacao et café, règlementant les activités d'entreposage et de tierce détention du cacao et du café marchand ainsi que l'appui à la production, le conditionnement, la commercialisation et la transformation du cacao et du café en République du Congo. Il y a aussi l'avant-projet de loi portant création de l'Autorité de régulation des filières cacao et café en République du Congo.
Rappelant le protocole conduisant à la soumission des textes au ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, le coordonnateur national principal du Parsa, Ambroise Loufouma, a indiqué que l'un des objectifs de ce projet est de contribuer à faire émerger, au Nord Congo, une production cacaoyère durable, de qualité et limiter les impacts négatifs de la filière sur l'environnement. Ce qui passerait assurément par un cadre réglementaire encadrant la filière.
Le directeur de cabinet du ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, Pascal Robin Ongoka, a rappelé qu'une étude diagnostique, réalisée en 2012 sur le cacao, dans les départements de la Sangha, de la Likouala et de la Cuvette, a confirmé son potentiel en termes de superficies exploitables et création de richesse.
Selon lui, en dépit des chiffres officiels encourageants publiés par l'Organisation internationale du cacao en 2022, qui présentent une moyenne de 8 000 tonnes/an pour le Congo, la filière reste caractérisée par le mauvais état des exploitations et l'absence d'un mécanisme performant d'appui conseil et d'assistance technique.
« Afin de mettre fin aux dysfonctionnements ainsi décriés, la réorganisation de la filière cacao/café s'impose et doit avoir pour base des textes et des institutions dédiées soutenus par l'Etat. En l'absence des textes réglementaires, l'appui à la production et l'assistance technique aux producteurs et ceux fixant les modalités d'achat, de vente et de traitement de ces produits, des opérateurs informels nationaux et étrangers ont envahi le secteur de la production et procèdent à l'importation, en transit et à la sortie du territoire national, d'importantes quantités de cacao et de café, sans contrôle ni taxation et certification, empêchant le financement du secteur par l'Etat », a-t-il déploré.
Insistant sur la nécessité de doter le secteur d'un cadre réglementaire approprié, Pascal Robin Ongoka a expliqué que l'Autorité de régulation des filières cacao et café sera un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle sera compétente pour toutes les questions et spécificités des filières cacao et café.
Cette autorité devra, a-t-il poursuivi, assurer la régulation de ces filières et la concertation permanente avec les acteurs non étatiques, pour une gestion optimale ces filières. « A travers la création de cette autorité, le Congo, comme bien d'autres pays producteurs, à l'instar de la Côte d'Ivoire, du Ghana, du Cameroun et du Nigeria, entend s'approprier les standards internationaux de durabilité en matière de gestion du cacao et du café au profit des producteurs », a-t-il conclu.