Tchad: Après le discours de politique générale de Premier ministre Allamaye Halina, les premières réactions

Au Tchad, près de trois semaines après sa nomination, le Premier ministre Allamaye Halina a obtenu jeudi 13 juin la confiance du Conseil national de Transition, à la quasi unanimité des conseillers présents, après avoir prononcé son discours de politique générale basés sur « 12 chantiers » issus du programme électoral de Mahamat Idriss Deby à la dernière présidentielle. Un programme très ambitieux qui vise à sortir le pays du sous-développement. Premières réactions partagées.

Pour l'opposant radical Max Kemkoye, il s'agissait d'une litanie de promesses qui ne pourront pas être tenues, comme c'est le cas depuis l'époque d'Idriss Deby père, dit-il. Pourquoi un tel pessimisme ? Max Kemkoye a été joint par Esdras Ndikumana.

« C'est un programme de politique générale d'une platitude absolue, une transposition littérale du fameux projet de Mahamat Idriss Deby Itno. Un projet fantôme parce qu'à l'intérieur, il y a aucune substance. Un programme de politique générale d'un gouvernement doit être un programme, du moins avec des projets identifiables, quantifiables, réalisables et évaluables.

Mais là, ce n'est que pure littérature, ce ne sont même pas des engagements. On ne peut être aucunement optimiste face à un système dont la corruption, au-delà d'être systémique, est devenue quasi structurelle, face au règne des généraux, face à un système d'administration sclérosé. Ce n'est que de l'utopie, ce programme politique. On reste toujours pessimiste » parce que ce système, qui a été mis en place « il y a trente ans se poursuit », tacle Max Kemkoye.

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Du côté de la mouvance présidentielle, le président du parti PDSA et 3e vice-président du CNT, membre de la coalition Tchad uni, qui portait la candidature de Mahamat Idriss Deby lors de la présidentielle de mai dernier, estime lui que ce discours de politique générale est basé sur les aspirations du peuple tchadien.

Malloum Yoboïdé Djilaki appelle à ne pas toujours être pessimiste et à accorder au chef du gouvernement le bénéfice du doute. Il a été joint par Esdras Ndikumana.

«... dans son discours, il a dit que son gouvernement c'est un gouvernement d'action et non un gouvernement de promesses... Attendons voir, attendons voir. On ne va pas dire déjà que parce que ces trente années il y avait trop de promesses non réalisées que ça allait continuer... Non... Moi je crois que c'est un programme qui satisfait et qui prend en compte l'ensemble des aspirations du peuple tchadien. Nous attendrons trois mois pour juger le Premier ministre et à partir de là nous allons tirer la conclusion : est-ce que ce sont les mêmes promesses que ces trente dernières années ? Est ce qu'il y a un début de changement ? Donc nous allons pas être toujours pessimistes, hier et aujourd'hui ce n'est pas pareil. »

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