Sénégal: Après l'annonce des premières baisses de prix, qu'en est-il sur le marché ?

Marché, commerce. (photo d'illustration)

Au Sénégal, le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, jeudi 13 juin, les premières mesures destinées à lutter contre la vie chère, un thème sur lequel les nouvelles autorités se savent très attendues, deux mois et demi après leur installation au pouvoir, et sur lequel les attentes sont particulièrement fortes.

Négociée avec les importateurs, les huiliers et les meuniers, la diminution des tarifs du sucre, du riz, de l'huile et du pain qui devrait entrer en fonction courant de la semaine prochaine, va devoir être répercutée dans tout le circuit de distribution, jusqu'aux épiciers.

Notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff, s'est rendue sur le marché Tilène, du centre de la capitale, pour voir si ces baisses semblent applicables.

Ce sont les dernières courses, avant la grande fête... le marché bruisse de monde et, lorsqu'on demande à cet épicier si baisser le sucre de 50 FCFA semble réaliste, il explique que « ça dépend. Si les grossistes baissent, ça va diminuer, sinon, non, ça ne va pas diminuer parce qu'on achète ça cher. Actuellement, 610 FCFA le sac. On passe parfois à 700, 675 FCFA. »

675 FCFA, c'est déjà bien plus que l'objectif de 600 FCFA maximum pour le kg de sucre. Même difficulté avec le riz brisé... Le gouvernement a négocié une baisse de 40 FCFA pour que le kg ne coûte plus que 410 FCFA, mais actuellement le kg est, en réalité, plutôt à 640 ou 600 FCFA.

Ce grossiste de produits alimentaires promet, en tout cas, d'appliquer les baisses quand elles seront adoptées : « Je suis impatient qu'on les fasse appliquer pour qu'on puisse travailler correctement parce qu'avant, il y en a certains qui n'appliquaient pas les prix. Maintenant, comme les autorités les ont fixés à 600 FCFA, je pense que tous les clients voudront bénéficier de ce nouveau prix et les vendeurs devront modifier les prix pour le mettre à 600 FCFA. »

Le gouvernement a promis la création de boutiques-témoin pour encourager la baisse.

Du côté de la baguette, la réduction de 15 FCFA devrait être plus facile à appliquer comme l'explique le gérant de cette boulangerie car « c'est le gouvernement qui fixe les prix. Si le gouvernement a un accord avec le patronat, peut-être qu'ils vont l'appliquer. »

Le gouvernement a en effet promis une suspension des droits de douane sur le blé à partir du mois d'août pour compenser cette baisse.

Au-delà d'être applicables, ces réductions sont-elles suffisantes alors que le prix du riz a presque doublé en trois ans ? « Non », répondent beaucoup de Sénégalais qui espèrent que ces mesures ne sont qu'un début.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.