Le tome 1 de l'ouvrage de 212 pages paru aux éditions Renaissance africaine a été présenté et dédicacé par son auteur, Prince Arnie Matoko, le 7 juin à Brazzaville, devant une foule immense des hommes de lettres et des étudiants de l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam), dans le hall de l'Institut français du Congo.
La présentation du chef-d'oeuvre autobiographique de trente chapitres a débuté par la lecture de la préface de Ramsès Bongolo. David Dimixson a souligné que l'amour parental et l'éducation qui ont forgé le caractère de Prince Arnie Matoko sont au coeur de l'ouvrage autobiographique.
« (...) Nous étions parmi les gens les plus heureux (...) Notre bonheur dépendait largement de l'amour véritable qu'on nous offrait, de la douce chaleur dont nous étions couvés, si affectueusement couvés... (...) L'éducation que nous avions reçue d'eux ne nous permettait pas de mendier, d'aller à midi chez les voisins, même quand la faim nous rudoyait mortellement ; il fallait coûte que coûte résister. »
Pour le préfacier, ce roman met en lumière un fait qu'on a tendance à négliger, la douleur d'un adolescent lors de la prise de conscience du vrai visage de la société humaine, une société divisée entre (les) riches et (les) pauvres, et entre (les) pauvres (les) plus pauvres.
L'une des leçons à tirer de ce livre, poursuit-il, est « l'éducation, la vraie éducation, qui n'est point incompatible avec la pauvreté ». Autrement dit, « ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on doit faire preuve de laisser-aller dans l'éducation de nos enfants. Car même lorsqu'on n'a rien, il nous reste encore notre dignité. Et au nom de cette dignité, de cette noblesse intérieure, nous ne pouvons-nous permettre de demander l'aumône.
La seule bonne action que nous puissions accomplir est de travailler, d'exercer une activité, aussi petite soit-elle », estime le préfacier. Car il n'y a point de sot métier pour assurer la soupe quotidienne de ses enfants, comme le faisait dignement la grand-mère de Prince Arnie Matoko, la grande dame pour laquelle ce livre a été écrit, celle-là même qui se sacrifiait, se tuait au travail pour qu'il devienne un homme, une personne responsable. Sa réussite professionnelle, c'est à elle qu'il la doit.
Une oeuvre qui explore la fonction sacrée d'une grand-mère exceptionnelle
Cette oeuvre littéraire, a expliqué Winner Franck Palmers, écrivaine et critique littéraire, explore la fonction sacrée d'une grand-mère exceptionnelle en tant que vecteur inébranlable de savoirs et canal luminescent de transmission des compétences basiques. Elle met en lumière un pilier permettant l'édification progressive d'une conscience et d'une volonté morales. Point focal de socialisation de Prince Arnie Matoko, sa grand-mère Madeleine Lelo a forgé en lui l'exigence de discipline et la réceptivité à l'affection.
Femme paisible, procurant la paix, Madeleine Lelo protégeait Prince Arnie Matoko des serpents venimeux de la disette, de la bastonnade outrancière, de l'ignominie ... Avant qu'elle ne devienne propriétaire d'une maison, sa tempérance guérissait Prince du venin d'une bailleuse sadique..., souligne la critique, le Dr Winner Franck Palmers. "Le livre de ma grand-mère" permet de documenter les questions sociales, économiques, culturelles et éducatives en Afrique et d'éclairer les enjeux des choix quotidiens...
Sagacité puisée chez sa grand-mère associée au génie hérité de son père induisent un effet sagacité cognitive qui émerveille plus d'un internaute. "Le livre de ma grand-mère" est un splendide roman des réminiscences, une finesse de composition à déguster tel un cocktail à la succulence évidente, a conclu le Dr Winner Franck Palmers.
Prenant la parole à son tour, l'auteur de l'oeuvre présentée, Prince Arnie Matoko, a exprimé sa joie, rendant hommage à Madeleine Lelo sa grand-mère. « Aujourd'hui, je voudrai rendre hommage à une personne qui pour moi a été au centre de la méditation, qui a porté ma personnalité, qui a contribué à mon développement moral et physique et qui m'a inculqué des valeurs qui sont aujourd'hui des piliers qui me permettent de m'exprimer dans la société, c'est cette grande dame qui m'a porté... Rendre hommage à cette grande dame, c'est rendre hommage à toutes les grands-mères qui à un moment donné de votre vie vous ont apporté un plus », a-t-il dit.
Né à Pointe-Noire, Prince Arnie Matoko est magistrat et réside à Brazzaville. Il est également écrivain et poète. Passionné de littérature, il écrit depuis le collège. Il enseigne à l'Université Marien-Ngouabi, précisément à l'Énam, faculté de droit, ainsi qu'aux différents instituts d'enseignement supérieur privé. Prince Arnie Matoko a été récemment détenteur du Grand prix du Salon international de l'industrie du livre de Yaoundé 2024, lors de sa deuxième édition, tenue du 14 au 17 mars, au Cameroun.