La grande affluence des voyageurs vers la gare routière des Baux maraichers de la capitale Dakar se poursuit encore. A moins de quarante-huit jours de la célébration de la fête de l'Aid el Kébir, généralement appelée Tabaski, les chauffeurs des bus, mini cars entre autres qui assurent le transport interurbain ne chôment pas. En face d'eux, on retrouve des clients dépassés par la cherté des prix et les conditions difficiles du voyage vers les longues destinations intérieures.
Ces voyages en cette période canicule ont pris les allures d'une véritable odyssée.
Cependant, les clients payent cher pour se rendre dans leurs villes ou villages afin de fêter la Tabaski en famille. Les prix du transport ont flambé considérablement. Pour cause, les billets ont doublé. Pour les bus en partance pour la Casamance, le client doit casquer 16 000 FCfa. La localité de Kidira, située entre la frontière entre le Mali et le Sénégal, est desservie à 17000Fcfa Sans compter le prix des bagages.
Par exemple, une valise qui pèse moins de 20 KG et un petit sac ont été facturés au client à 2000FCFA. Pour les mini cars, le trajet Dakar-Ziguinchor coûte simplement 20 000 FCFA. A cela s'ajoute le manque de confort car les sièges de ces véhicules ont subi des modifications. Pis, certains propriétaires de ces voitures de transport en commun ont augmenté le nombre de places, contrairement à leur capacité initiale.
Conséquence ; les voyageurs sont confinés dans un espace très réduit pour des trajets qui peuvent durer 6 heures d'horloge avec des arrêts intempestifs. Il s'agit là des voyageurs à destination des localités très éloignées de Dakar : Tambacounda, Kédougou, Bakel, Ziguinchor etc. Mariama Diémé déclare : « je suis commerçante. Je vis au Maroc, je dois célébrer la Tabaski en famille à Bignona.
En venant aux Baux maraichers, je suis sûr de ne pas trainer en cours de route comme si je prenais les véhicules qui font du maraudage. Les tarifs au niveau de cette gare routière sont cependant élevés ». En réalité, rien ne justifie cette augmentation, le prix du carburant et les taxes étant restés en l'état. Par contre, le coxer Modou Bitèye est catégorique « Le fait de doubler les prix est tout à fait normal.
A l'aller, nous n'avons pas un problème de clients. Mais quand on rebrousse chemin, nous n'arrivons pas à obtenir 30 sur un total de 54 places. Nous sommes obligés de tenir compte de certains paramètres. Sans cela, nous ne pouvons pas nous en sortir ». En ce qui concerne le respect des mesures relatives à la sécurité des personnes et des bagages, Les apprentis chauffeurs que nous avons rencontrés estiment qu'« elles sont respectées.
Les chauffeurs respectent les heures de sommeil. La prudence au volant est de rigueur. Ils ne se livrent pas à des courses poursuites ». Il faut enfin dire que le retour s'annonce difficile pour ces nombreux travailleurs qui ont effectué le déplacement à l'intérieur du pays, contraints qu'ils sont de reprendre le travail le surlendemain de la Tabaski.