Le procureur général près la Cour de cassation a obtenu, samedi 15 juin, de l'Assemblée nationale, l'autorisation d'ouvrir une instruction contre l'ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi.
La Chambre basse du Parlement l'a autorisé à l'issue d'une plénière à huis clos tenue en la salle des congres du Palais du peuple.
Cependant, elle n'autorise pas toute mesure visant à restreindre les mouvements de l'ancien ministre cités dans le dossier de « surfacturation des forages ».
A ce stade, Nicolas Kazadi jouit encore de ses immunités.
Il appartient à la justice de prouver son implication dans ce dossier "de détournement" avant de solliciter une éventuelle levée de son immunité.
Dans un réquisitoire datant du 27 avril dernier, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, avait adressé une demande au bureau de l'Assemblée nationale pour obtenir l'autorisation d'instruire à charge du ministre des Finances Nicolas Kazadi.
L'ancien argentier national, siégeant actuellement comme député, est soupçonné de détournement de fonds publics.
Cette requête faisait suite à des soupçons de surfacturation en lien avec un contrat d'installation de forages et de construction de stations de traitement d'eau à travers le pays.
L'accord initial entre le Gouvernement congolais et le consortium Dtevr Construct Cameroum SARL et Sotrad Water prévoyait l'installation de 1000 unités scolaires de pompage et de traitement d'eau dans 1000 localités pour un montant de près de 400 millions USD sur cinq ans.
Ce dossier avait attiré l'attention de la justice après qu'un rapport conjoint de l'Observatoire de la dépense publique et de la Ligue congolaise contre la corruption avait soulevé des soupçons de surfacturation dans ce marché public de forages.
Le consortium mis en cause avait nié ces accusations, affirmant qu'il livrerait les forages conformément au contrat.