Malheureusement, nous ne faisons pas partie de cette classe. Oui, de la classe des meilleurs appelés à représenter l'Afrique à la prochaine Coupe du monde dans deux ans aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Les éliminatoires organisées sur le continent le montrent bien. Nos Diables rouges tant estimés sont devenus l'ombre d'eux-mêmes alors que nous n'avons jamais cessé de croire en eux, en leur capacité à briser le mythe des défaites en série qui n'en finissent pas de ronger nos coeurs.
Le 11 juin, une fois de plus, l'eau a envahi la pelouse de toutes parts dans le grand stade d'Agadir, au Maroc, où ils étaient arrivés l'avant-veille après la déconvenue du forfait face au Niger, le 6 juin. Contre les Lions de l'Atlas gonflés à bloc et jouant à domicile, le carton a pesé six buts à zéro. Les nôtres étaient simplement absents, ils manquaient de moral et de jambes, tombant et se relevant comme ils pouvaient sans être en mesure de sauver l'honneur.
Un ami rivé devant le petit écran dans l'espoir de voir un autre résultat que cette désolation n'a eu pour seul réflexe que de zapper, redoutant une syncope. Nul ne l'ignore, quand ils défendent les couleurs nationales, qui plus est loin du pays, les Diables rouges sont tout sauf de simples touristes. Ils insufflent en nous un vent de patriotisme. Ils sont le coeur de la nation. Mais nous ne faisons pas partie des meilleurs et nous ne savons pas quand cette situation changera.
Une compétition de l'envergure de la Coupe du monde, préparée de la façon dont nous le faisons, ne peut mener nulle part qu'à cette suite regrettable. Nous ne sommes pas les meilleurs mais rien ne nous empêche de le devenir, au regard de nos prestations antérieures, et du potentiel dont nous disposons. Il suffit d'un peu d'organisation, il suffit d'un peu de volonté d'autant plus que notre jeunesse y croit fermement.