En Guinée, une semaine après son interpellation, le général Sadiba Koulibaly, ex-numéro 2 de la junte et ancien chef d'état-major de l'armée, est accusé de désertion, dont abandon de poste à l'étranger. Il est chargé d'affaires à l'ambassade de Guinée à Cuba depuis 2023. Il a été jugé vendredi 14 juin par un tribunal militaire et condamné à une peine de cinq ans de prison ferme. Sa défense dénonce une machination.
Sadiba Koulibaly a été interpellé avec six de ses gardes de corps le 4 juin dernier. Motif : un déplacement non autorisé par sa hiérarchie. Lui assure qu'il est rentré en Guinée pour réclamer le paiement des salaires de personnels de l'ambassade à Cuba.
Le tribunal militaire l'a finalement condamné à cinq années de prison pour « désertion et détention illégale d'armes ». Deux fois moins que la réquisition du parquet.
Un verdict qualifié de « fantaisiste, téléguidé et scandaleux » par Me Lanciné Diabaté, l'un des avocats du général Sadiba Koulibaly.
Me Christophe Labilé Koné de l'ONG avocats sans frontières, juge cette décision de justice « hâtive et prématurée ».
Aussitôt condamné, Sadiba Koulibaly a été rétrogradé au grade de colonel avant d'être radié des effectifs de l'armée guinéenne pour « atteinte à la sûreté de l'État, inconduite, désertion ».
D'après un décret du chef de l'État publié vendredi soir, une quarantaine d'autres officiers et sous-officiers majoritairement issus de la gendarmerie et de l'armée de terre ont été aussi radiés pour désertion.