Ile Maurice: À 101 ans, Soosmowtee porte plainte contre son fils, sa belle-fille et son petit-fils

«Mo swete ki mo bann zanfan pa fer mwa mizer ankor»

Son nom: Soosmowtee Booluck, elle habite Curepipe. Cette dame, âgée de 101 ans, a pris une courageuse décision en saisissant la justice pour dénoncer des actes de maltraitance dont elle dit être victime. Le procès a été appelé le vendredi 14 juin devant le tribunal de Curepipe où il est reproché à trois membres de sa famille de l'avoir agressée verbalement.

Les faits remontent au 26 novembre 2023 à Eau-Coulée, où Danraj Booluck, son fils âgé de 64 ans et retraité, l'aurait soumise à de mauvais traitements tout en proférant des injures à son encontre, la qualifiant de personne vulgaire entre autres. L'autre accusée, Rajwantee Booluck, sa belle-fille âgée de 59 ans, aurait également menacé la centenaire en lui disant : «Si to vinn kot mwa p***, mo pu desir twa (...)»* La troisième accusation, en vertu de la Protection of Elderly Persons Act, cible Rohun Booluck, son petit-fils âgé de 29 ans.

Ayant fait un effort titanesque pour effectuer le déplacement jusqu'au tribunal en chaise roulante, avec la détermination qu'il lui a fallu pour se rendre à l'audience, la dame de 101 ans a toutefois exprimé son souhait, vendredi, de ne pas donner suite à cette affaire. «Je ne cherche pas la punition et je veux juste être en sécurité. J'excuse ceux qui m'ont fait du tort. Cependant, je demanderai à la cour d'émettre un document certifiant que les trois principaux concernés cités dans l'acte d'accusation ne commettent plus la même offense. Bref, c'est une garantie de sécurité que je sollicite auprès de votre instance. Mo swete ki mo bann zanfan pa fer mwa mizer ankor», a-t-elle imploré en défilant à la barre des témoins. Du coup, le police prosecutor a indiqué en cour qu'il devra statuer pour dire si l'affaire se poursuivra ou non et le procès a été renvoyé à une date ultérieure.

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La fille de la centenaire s'est confiée à l'express hier. C'est à la Gautray Lane, Eau-Coulée donc, qu'elle explique que tout a commencé. La raison? Selon ses dires, c'est parce que son petitfils, passionné de musique, avait une fâcheuse tendance à faire grimper les décibels. «Chaque enfant a eu droit à une portion de terrain dans le même 'lane' etson petit-fils, qui rentre de chez lui dans sa voiture, a l'habitude de mettre sa musique à fond. Mo mama abriti kan zanfan-la met sa lapareyla for et sak fwa dir zot besse, mama garson-la dir met li pli for. Lerla mo mama vinn rouz, li pa kone ki pou fer. Me apre mint reket, linn ankoler ek linn al stasion pou fer enn depozision», raconte notre interlocutrice.

Ainsi, accompagnée de sa fille, Soosmowtee Booluck a sollicité les services d'un chauffeur de taxi pour se rendre au poste de police de sa localité. Une enquête initiée, la police est venue chez elle pour effectuer un constat. Par la suite, la police a référé l'affaire au bureau du Directeur des poursuites publiques qui a engagé un procès. «Lapolis ti vinn sirplas pou gete kot mo mama dormi ek kot lamizik-la zwe. So latet fatige ek li pe fer demars pou gagn enn protection order. Koumsa, banla pou aret rod sikann ek li. Nou ousi pou vinn vye, pa bon fer koumsa», déplore la fille de la centenaire. La vieille dame, qui a deux filles et un fils, célébrera ses 102 ans en décembre.

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