Soudan: Des milliers de personnes fuient les combats à el-Fasher

Au Soudan, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) s'alarme, une nouvelle fois, de la situation humanitaire dans la ville d'el-Fasher, capitale du Darfour-Nord, en proie à d'intenses combats. Cette ville stratégique subit, depuis plus d'un mois, les attaques des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemetti qui l'encerclent et tentent de la prendre aux mains de l'armée soudanaise.

Les combats qui sévissent à el-Fasher ont fait au moins 226 morts, selon un nouveau bilan de l'ONG Médecins sans frontières.

Joint par RFI, Michel Lacharité, responsable des opérations d'urgence pour MSF, fait état de violents combats qui ont endommagé deux hôpitaux de la ville.

« Il n'y a aucun endroit aujourd'hui à el-Fasher qui est sûr. Il y a des combats tous les jours. Des hommes en armes rentrent dans la ville et puis tirent sur les populations. Il y a des ripostes de la part des forces conjointes et les populations civiles arrivent tant bien que mal dans des rares hôpitaux qui restent dans la ville.

« Autour du 10 mai, des bombardements de l'armée soudanaise sont tombés devant un hôpital pédiatrique que Médecins sans frontières soutenait. Cet hôpital a donc dû être fermé. Autour du 8 juin, lors d'une autre offensive, les Forces de soutien rapide sont entrées dans l'hôpital du Sud. Il y a un hôpital au nord de la ville qui s'appelle l'hôpital saoudien qui est une maternité. Au cours de la dernière semaine, nous avons réorganisé les soins afin d'y mettre une salle d'urgence et d'affecter un bloc opératoire à une activité chirurgicale », a précisé Michel Lacharité.

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Crainte d'« une crise catastrophique de malnutrition » dans le camp de déplacés de Zamzam

Des dizaines de milliers de personnes quittent la ville d'el-Fasher pour se réfugier dans le camp de déplacés de Zamzam où la situation est « tout aussi précaire », souligne Michel Lacharité.

« Les populations quittent la ville [d'el-Fasher] vers le Nord et vers l'Ouest pour se rendre vers Tawila. Au cours de la dernière semaine, nous avons vu des dizaines de milliers de personnes quitter la ville vers le Sud, dans le camp de Zamzam, où la situation est tout aussi précaire et où il n'y a pas non plus de garanties de sécurité, mais elles se réfugient dans ce camp de Zamzam.

« Dès le mois de février, nous avions fait une évaluation rapide de la situation nutritionnelle et on a vu que 30 % des enfants de moins de 5 ans et 30 % des femmes enceintes et allaitantes avaient un problème de malnutrition. On a commencé à acheminer de la nourriture, à améliorer et à prendre en charge les enfants au niveau malnutrition, mais cela ne suffit pas. Il faut vraiment avoir des vivres, une mobilisation importante de la part des autres acteurs humanitaires et particulièrement des Nations unies et des bailleurs », explique Michel Lacharité.

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