De fortes pluies s'abattent sur le sud de la Côte d'Ivoire ces derniers jours. Des pluies diluviennes qui ont occasionné une montée des eaux et des éboulements dans plusieurs quartiers d'Abidjan. On déplore à ce jour, 8 décès et au moins 18 personnes blessées. Plus de 150 sapeurs-pompiers militaires sont mobilisés sur le terrain. Mais les interventions sont rendues difficiles en raison notamment de fausses alertes qu'ils reçoivent au quotidien.
Nous sommes au centre des opérations du Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM). Ici une quinzaine d'agents se relaient au quotidien afin de recueillir les appels au secours. Des agents en alertes maximale car depuis quelques jours, Abidjan fait face à des inondations spectaculaires.
A l'autre bout du fil, une interlocutrice fait une demande surprenante. Elle demande un dépôt de 5000 F CFA...
Ce genre d'appels fantaisistes, les agents du call center en reçoivent à longueur de journée. Ils représentent 97 % des coups de fils enregistrés. Sur 195 appels reçus par heure, 191 sont sans intérêt, estiment les sapeurs-pompiers.
Des pratiques lourdes de conséquences, prévient le lieutenant-colonel Bony Nimba, chef du bureau opération du GSPM. « Ça rallonge le délai pour organiser les secours ! Et il y a une usure psychologique : nos personnels sont formés et entraînés mais recevoir dans la journée des centaines d'appels qui sont des injures, des blagues, ça use à la fin ! »
En trois jours de pluie, 46 interventions ont été menées et 386 personnes ont été secourues par les sapeurs-pompiers. En ce début de saison pluvieuse, le lieutenant-colonel Bony Nimba alerte : « quand vous monopolisez des lignes téléphoniques, votre parent, votre ami peut être dans une situation qui nécessite une intervention mais du fait de vos appels, vous la retardez ! »
Pour accompagner les sapeurs-pompiers militaires, la plateforme Police secours, présente sur les réseaux sociaux, se charge de collecter et de vérifier en temps réel les alertes postées par les citoyens.