Burkina Faso: Des survivants racontent l'attaque de Mansila revendiquée par le JNIM

Au Burkina Faso, toujours aucune déclaration officielle après une attaque d'ampleur de terroristes dans l'est du pays. La ville de Mansila a essuyé une offensive qui aurait fait une centaine de morts dans les rangs des militaires burkinabès. Il n'y a eu aucune communication des autorités de Ouagadougou depuis cette attaque du 11 juin.

Alors que le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (JNIM) a revendiqué, ce week-end, l'attaque de Mansila, le président de la transition, Ibrahim Traoré, lui, après une courte disparition durant le week-end, est resté étrangement mutique.

Si à Ouagadougou le silence est de plomb à propos des évènements de Mansila, dans cette localité proche de la frontière nigérienne, les premiers témoignages directs affluent. L'un de ces civils raconte à Moussa Barry, de la rédaction fulfulde de RFI, ce qu'il a vécu. « On a entendu des tirs depuis la base militaire. Par la suite, les djihadistes sont venus dans le village. Ils ont tiré sur des civils, ils ont tué beaucoup de personnes et ils ont brulé nos habitations. Il y a eu beaucoup de morts... beaucoup de morts ! Tous ceux qui n'ont pas pu s'échapper ont été tués. Tout le monde est dispersé. Nos proches ont disparu. On ne sait pas s'ils sont morts ou vivants. »

Un autre témoin de Mansila explique comment il a pu échapper aux djihadistes du JNIM. « C'est parce que je me suis caché que j'ai survécu à ce carnage. J'étais avec un militaire et une femme, nous sommes allés nous réfugier dans une chambre. On a mis des vêtements, du bois et des nattes au-dessus de nos corps. Les djihadistes sont entrés dans la chambre et ils ont fouillé partout... après, on les a entendus dire "il n'y a personne ici" et ils sont repartis. Après ça, on est sorti de la chambre et on a couru jusqu'à 14H pour aller dans un village voisin appelé Guéré. C'est là que nous avons aperçu un hélicoptère. On lui a fait signe avec nos mains en l'air pour montrer qu'on n'était pas armé. Ils nous ont demandé ce qui s'est passé et on leur a raconté. Ils voulaient nous ramener à Mansila, mais nous, nous n'avons pas voulu y retourner. »

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S'il n'y a pas de bilan officiel, diverses sources font état d'au moins 100 morts parmi les militaires. Le JNIM qui revendique l'attaque sur Mansila affirme avoir saisi d'importants stocks de matériel militaire et fait sept otages.

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