Madagascar: Une plateforme de la société civile s'inquiète du climat politique post-législatives

Madagascar a organisé le 29 mai 2024 des élections législatives pour élire ses 163 députés. Près de trois semaines plus tard, une plateforme de la société civile s'inquiète du climat politique alors que les résultats définitifs doivent encore être annoncés par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Le « calme apparent », dit-elle, masque en réalité un climat de « peur » et de « violence » visible comme insidieuse.

À Madagascar, la plateforme de la société civile Rohy dit sa préoccupation quant au climat politique actuel et à l'issue des élections législatives du 29 mai 2024. La Grande île est dans l'attente des résultats définitifs, dont l'annonce est prévue dans les dix prochains jours.

Dans une déclaration faite le 17 juin, lors d'une conférence de presse tenue à Antananarivo, l'organisation a rappelé les irrégularités qui ont émaillé ce scrutin et invite toutes les parties prenantes, à commencer par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), à garantir une issue apaisée de l'élection.

À l'approche de la proclamation des résultats, la société civile se veut alarmiste. Le « calme apparent », dit-elle, masque en réalité un climat de « peur » et de « violence » visible comme insidieuse.

« On exige que les forces de l'ordre ne prennent pas partie »

Selon la plateforme Rohy, le récent avertissement des forces de l'ordre contre toute perturbation liée aux résultats s'inscrit dans le même climat répressif que celui de l'élection présidentielle de novembre dernier.

Dina Ranaivo, responsable plaidoyer de Rohy, lance : « On appelle les forces de l'ordre, comme elles sont payées par les contribuables, à vraiment travailler dans la neutralité de l'administration. On exige qu'ils ne prennent pas partie et qu'ils ne fassent pas l'objet d'instrumentalisation des partis politiques. »

Un autre appel à l'impartialité est dirigé vers la HCC, dont la neutralité est largement mise en cause par l'opposition et la société civile. Pour protéger le choix des Malgaches, la représentante de Rohy demande à l'institution, chargée de trancher sur la régularité scrutin, d'annuler effectivement les voix obtenues par les auteurs de fraude : « On a constaté des irrégularités par rapport aux faits et gestes des candidats, surtout ceux qui ont vraiment été soutenus par le président à travers ses discours pendant la campagne électorale. Et on demande que justice soit faite. »

Sept mois plus tôt, à l'issue de l'élection présidentielle, l'opposition avait déjà déposé des requêtes en annulation de voix du président Andry Rajoelina, pointant entre autres, un mécanisme de corruption électorale et l'utilisation des ressources de l'État par le président sortant. Toutes avaient été rejetées par la Cour.

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