Le Comité scientifique d'appui à l'élimination de l'onchocercose au Congo a formulé, le 14 juin, dans la commune de Kintélé, à l'issue de sa première réunion, quatorze recommandations pour intensifier la lutte contre cette maladie. De même, les activités du programme en 2024-2025 ont été planifiées.
Les séminaristes sont déterminés à évaluer la prévalence de l'épilepsie avant le lancement de la stratégie de Traitement de masse à l'Ivermectine sous directives communautaires (TIDC). Ils suggèrent aussi d'évaluer les foyers jadis hyper endémiques. Ils recommandent de délimiter les zones de transmission opérationnelles de l'onchocercose humaine sur l'étendue de la République du Congo et de finaliser la cartographie des gîtes larvaires dans les 21 districts sanitaires restants.
Selon ces experts, il est souhaitable de rendre disponibles toutes les données d'analyse des échantillons collectés dans le cadre des enquêtes de la cartographie d'élimination de l'onchocercose sur toute l'étendue de la République du Congo dans les cinq districts jadis considérés hypoendémiques. A cet effet, des enquêtes entomologiques ont été menées dans cinq districts dans les départements de Brazzaville et du Pool.
Au terme des présentations sur les directives de l'OMS pour l'élimination de l'onchocercose et la filariose lymphatique, les progrès réalisés sur la lutte contre cette maladie, la situation de la loase au Congo, les participants ont également proposé de mener une enquête socio-anthropologique dans quelques districts sanitaires du département de Brazzaville puis l'étendre dans d'autres districts.
Les experts de la lutte contre l'onchocercose souhaitent mener les enquêtes pré-arrêt du traitement de masse de l'onchocercose dans les quatorze districts sanitaires et de réactualiser le projet de réduction de la nuisance simulidienne sur le Djoué. L'onchocercose est une maladie causée par le nématode filarien onchocerca volvulus (un ver) qu'on trouve surtout en Afrique subsaharienne. Elle peut toucher les yeux, la peau et les ganglions lymphatiques. Cette maladie appelée aussi « cécité des rivières » est une cause importante de cécité dans le monde.
A propos, les séminaristes ont insisté sur la mise en place des études visant à trouver un pré-traitement permettant d'abaisser progressivement la densité microfilarienne de loa loa pour éviter la survenue des effets secondaires graves. Et d'investiguer la faisabilité d'utiliser les stratégies "Test and Treat" dans les zones où l'onchocercose est co-endémique avec la Loase.
Les experts de la lutte contre l'onchocercose proposent d'évaluer les performances du Patch test version OCP en zone de la loase stricte au Congo, de mener une enquête entomologique en saison pluvieuse pour identifier les espèces vectrices de la filariose lymphatique dans la zone de Seke-Pembe dans le district de Madingou, département de la Bouenza.
Ils proposent d'assurer la régularité des campagnes de traitement de masse contre l'onchocercose et la filariose dans tous les districts sanitaires endémiques de la République du Congo et d'explorer avec le partenaire potentiel Sightsavers la possibilité de renforcer les capacités du pays dans l'utilisation des outils de diagnostics sérologiques et entomologiques recommandés par l'OMS dans l'élimination de l'onchocercose et la filariose lymphatique. Enfin, les séminaristes ont plaidé pour l'augmentation des capacités financières et humaines du programme d'élimination de l'onchocercose.
Par ailleurs, une feuille de route réaliste et pragmatique définira la mise en oeuvre de ces quatorze recommandations. Le ministère de la Santé et de la Population, sous le leadership du ministre Gilbert Mokoki, assurera le suivi et l'évaluation pour une amélioration continue, a conclu, au nom du directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la Population, le Dr Lambert Kitembo.