La suspension de l'aide humanitaire depuis environ deux ans dans plusieurs sites affecte les conditions de vie de milliers de déplacés notamment à Tchomia et à Kasenyi dans la plaine du lac Albert (Ituri). Ils manquent de vivres et de médicaments alors que la plupart de leurs abris sont délabrés, ont rapporté lundi 17 juin les responsables de ces sites. Certains déplacés sont obligés de se rendre dans des zones occupées par les groupes armés en quête de moyens de survie au péril de leurs vies.
Environ vingt mille déplacés sont installés dans les sites de Nyamusasi à Tchomia et de Kasenyi à environ 60 kilomètres au sud de Bunia.
Ils vivent dans des conditions précaires depuis la suspension de l'aide alimentaire en février 2022, selon les responsables de ces sites.
Plusieurs cas de malnutrition sont enregistrés surtout chez les enfants et de personnes de troisième âge.
Face à ce défi, certains déplacés parcourent environ 15 kilomètres pour cultiver les champs ou exercer la pêche vers Kitsa dans la chefferie voisine de Walendu Bindi, qui est sous contrôle des miliciens FRPI. Ils sont parfois victimes de pillage, d'extorsion de leurs biens par ces hommes armés.
Outre les besoins en vivres, l'eau potable est également rare. Deux robinets sur trois sont déjà endommagés au site de Kasenyi, a précisé le comité local.
Cette situation oblige certains déplacés à consommer les eaux souillées du lac Albert avec comme conséquence la multiplication de cas de diarrhée dans le site.
Le délabrement des abris, construits en bâches depuis au moins deux ans, et de latrines accentuent aussi leur vulnérabilité aux maladies.
Ces déplacés demandent au Gouvernement de restaurer l'autorité de l'Etat dans leurs villages en vue de reprendre une vie normale.
De leur côté, les services de sécurité indiquent qu'une paix relative s'observent dans plusieurs localités, qui accueillent déjà des retournés volontaires.