La chanson rend hommage à Martin Mbarga Nguelé, le père de la police camerounaise. Composée dans les casernes de l'école de police, cette mélodie de ralliement était destinée à accueillir Martin Mbarga Nguélé lors de la cérémonie de remise des épaulettes. Une fois affectés à leurs postes à travers le pays, les récipiendaires ont continué à chanter cette chanson dans leurs bureaux, contaminant ainsi leurs collègues. Réactualisée par des spécialistes ingénieux du web, cette chanson est maintenant chantée et dansée dans toutes les boîtes de nuit de Paris et du Cameroun. À ce rythme, elle pourrait bien devenir le morceau de l'année.
À l'époque, elle serait probablement passée inaperçue, car chanter le nom du premier policier au Cameroun était perçu comme une attaque à ce corps. Aujourd'hui, elle fait des émules et comptabilise des millions de vues grâce aux vidéos des internautes. Les paroles animatrices en français apportent du plaisir à l'écoute, et je ne doute pas qu'elle devienne dans les prochains mois aussi populaire que "Jerusalema" du sud-africain Master KG. Sortie depuis deux ans, elle prend une nouvelle dimension avec le retour des Lions Indomptables sur les stades et les influenceurs du sport.
Elle devient déjà un hymne national, car elle procure non seulement du plaisir à l'écoute mais aussi à la danse. Qui aurait pensé qu'une chanson sur la police attirerait autant de monde, étant donné les rapports souvent tendus entre la police et les usagers ? Mais la police camerounaise a de l'art dans les veines, elle a toujours bien chanté ; elle avait déjà composé une chanson célébrée par les Zangalewa, "Zaminamina", reprise par la star sud-américaine Shakira. Le groupe Zangalewa avait revendiqué les droits d'auteur, bien qu'ils n'en soient pas les compositeurs originaux, mais simplement les interprètes. Laissons de côté ces polémiques stériles : l'important est que cette chanson, d'origine camerounaise, ait été reprise pour un événement planétaire comme la Coupe du Monde de football. C'est une oeuvre à saluer. Le Cameroun est un pays riche en talents. Même parmi les policiers, il y a des compositeurs de mélodies qui font le tour du monde.
Ils méritent soutien et accompagnement pour continuer à nous émerveiller. Bravo à cette chanson qui se danse. Les souvenirs du Cameroun ne pourront se passer de cette mélodie, qui devrait être classée comme patrimoine culturel du peuple camerounais. En ces temps difficiles, ces chansons apportent de la gaieté et de l'amour aux policiers dans leur quotidien. Cette chanson nous accompagnera toute la vie. J'aurais aimé échanger avec le compositeur pour le remercier d'avoir su plonger dans les lacs bleus insondables des sons. Si je devais me passer de cette chanson, ce serait comme me priver des souvenirs du Cameroun.