Les coupures d'eau qui ont lieu régulièrement dans de nombreux quartiers d'Antananarivo amènent les usagers à trouver d'autres alternatives afin de pouvoir avoir accès à de l'eau potable.
Pour la majorité des ménages, la seule alternative possible consiste à confier à un tiers les corvées d'eau en se faisant livrer de l'eau à domicile dans les fameux bidons jaunes. A raison de 1000 Ar le bidon de 20 litres livré à domicile, les charges liées à l'eau peuvent grimper très rapidement.
En effet, outre l'eau nécessaire pour la cuisine et les toilettes quotidiennes, les chasses d'eau des toilettes et surtout les lessives augmentent considérablement les consommations d'eau. Un ménage de cinq personnes incluant des nourrissons ou des enfants en bas âge, a besoin de faire la lessive au moins trois fois par semaine. Sept à dix bidons par jour sont alors nécessaires pour couvrir tous les besoins.
Les livreurs d'eau à domicile qui, auparavant, avaient comme principaux clients les gargotiers informels et les ménages non raccordés au réseau de la Jirama, ont vu leurs clients augmenter jusqu'au double depuis le début de la pénurie d'eau à Antananarivo. Faisant la queue à l'aube, voire pendant plusieurs jours de suite auprès des bornes fontaines publiques, ils remplissent des dizaines et des dizaines de bidons jaunes, à livrer chez des clients.
Ces « professionnels » de la corvée d'eau effectuent plusieurs tournées de livraison d'eau par jour chez une vingtaine de clients. Un travail très physique et demandant du temps, précisent-ils, justifiant le prix demandé par les livreurs d'eau. Les clients, eux, n'ont d'autres choix que de recourir à leurs services car n'ont pas la possibilité de faire eux-mêmes leurs corvées d'eau.