Madagascar: Cartes E-poketra - Un énième projet mort-né ?

La question de digitalisation du paiement des bourses d'études dans les universités du pays ne fait plus parler d'elle ces derniers temps. Des questions sur la suite du projet se posent.

S'il y a un projet gouvernemental qui a bénéficié d'un grand tam-tam médiatique, c'est le projet de digitalisation de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Un projet ambitieux qui entend, et qui pourrait s'il est bien mis en oeuvre, mettre fin à la mauvaise gouvernance qui prévaut dans le secteur. En effet, ce projet devrait impacter de façon positive tous les volets de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Améliorations de l'administration et gestion de la scolarité, des cursus auprès des universités, gestion des finances publiques, gestion des curricula, gestion du personnel enseignant et des chercheurs, ce ne sont que quelques exemples des résultats attendus de ce grand projet. La digitalisation passait pour les initiateurs du projet par « la réforme du paiement des bourses d'études » allouées chaque mois aux étudiants inscrits dans les universités publiques. La distribution des cartes e-poketra, censées permettre le retrait desdites allocations auprès des institutions bancaires du pays en constituait une étape importante.

Internes

Force est toutefois de constater que les cartes en question ne sont pas opérationnelles comme on le prétend. A la place des cartes e-poketra, les étudiants ont droit à des codes, avec leur carte d'identité nationale, qui font office de pièces justifiant le paiement de leur droit. Interrogé sur la situation, un responsable nous confie : « L'utilisation de ces cartes est actuellement en stand-by. L'impression de nouvelles cartes l'est également.» À en croire le responsable, cet arrêt serait causé par des questions d'ordre organisationnel.

« L'opérationnalisation de ces cartes requiert la mise en place d'une convention interministérielle. Notamment, sur le paiement des frais de transaction relatifs au paiement des bourses d'études auprès des institutions bancaires. Il faut que les ministères s'accordent sur la prise en charge de ces frais. Et c'est là que le processus prend du temps », précise notre source. Outre cette question de frais de transaction, celle relative aux listes des étudiants émanant des universités poserait toujours des problèmes. « Les acquis nous ont permis de conclure que tout le processus dépend de la véracité des données inscrites dans les listes des étudiants. Ce, pour éviter l'éternel souci des doublons », conclut notre source.

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