Madagascar: Lu pour vous - « Un amour interdit » de Rod Nordland

« Zakia et Ali ont grandi dans deux fermes de la province de Bâmiyân en Afghanistan. Ils ont 18 et 20 ans et sont amoureux. Qu'il soit un Hazara, tribu chiite, et qu'elle appartienne à la tribu sunnite des Tadjiks, peu importe. Les familles sont contre mais Zakia s'enfuit et rejoint un refuge pour femmes. Elle s'en évade pour rejoindre Ali, poursuivie par sa famille bien résolue à laver son honneur par le sang. Commence une course poursuite à travers les montagnes, puis à Kaboul, en passant par le Tadjikistan. Les épreuves s'accumulent : Zakia tombe enceinte, son père et ses frères les menacent de mort, Ali est capturé à Kaboul, le procès... Le journaliste Rod Nordland relate leur histoire dans les colonnes du New York Times et mobilise l'attention de personnalités - dont l'avocate de WAW, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Samantha Power, ou encore John Kerry. Une histoire d'amour, une histoire sur les droits des femmes, mais également une histoire sur la résistance d'une partie de cette nouvelle génération contre les traditions afghanes et la loi islamique. » Quand on a un faible pour Roméo et Juliette, on ne peut que flasher sur « Un amour interdit » de Rod Nordland, l'histoire vraie d'Ali et Zakia, véritables Roméo et Juliette des temps « modernes » en Afghanistan.

Tous deux sont pauvres, illettrés et vivent à Bämiyan dans une province reculée d'Afghanistan. Ils ont une vingtaine d'années. Enfants, ils gardaient les moutons parfois à des kilomètres de leur foyer et passaient leurs journées ensemble. Mais quand elle devient pubère, sa famille la tient enfermée comme toutes les femmes afghanes la séparant de tous les hommes.

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Mais les familles se retrouvent dans des champs attenants et ils ont l'occasion de se côtoyer... Ils découvrent alors qu'ils sont amoureux. Mais tout les sépare : elle est tadjike, lui est hazara ; elle est sunnite, lui est chiite, et traditionnellement, ce sont les pères qui choisissent l'époux de leur fille... L'écriture est fluide et l'ouvrage se lit comme un roman.

Même si les renvois sont un peu trop nombreux à mon goût (à la fin je ne les regardais plus). On ne peut que s'attacher à ces deux jeunes gens, prêts à tout pour vivre ensemble, poursuivis sans relâche par la famille de la jeune fille, menacés de mort. Cependant, dans le couple, c'est Zakia la plus forte. Ali est parfois décevant, car il se comporte comme les hommes de son pays, en dominateur qui souhaite une femme obéissante. De plus, il est un peu trop versatile à mon goût...

Le récit est très documenté et on apprend beaucoup sur la civilisation afghane, le poids de la tradition et de l'éducation, la rudesse des paysages et le rôle des ONG, la difficulté de venir en aide aux individus. Toutefois, on peut déplorer un certain nombre de redites qui auraient pu être évitées. Un avis mitigé sur cet ouvrage, à la fois prenant et parfois un peu « longuet », mais qui donne à réfléchir et ne laisse pas indemne.

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