Afrique de l'Ouest: Transmission mère-enfant du VIH - Situation alarmante en Afrique de l'Ouest et du Centre

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement (REMAPSEN) a organisé le vendredi 14 juin 2024, un webinaire sur le Thème : « Elimination de la transmission mère enfant du VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre, et si on en parlait »?

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement (REMAPSEN) tient chaque mois une rencontre virtuelle avec des journaliste de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sur des thématiques en lien avec la Santé et de l'Environnement. Le webinaire de ce mois de juin 2024 porte sur l'Elimination de la transmission mère enfant du Vih en Afrique de l'Ouest et du Centre, et si on en parlait ?

Ce thème est entretenu par le Directeur de la science des services et des systèmes pour tous au siège de l'ONUSIDA à Genève, Suisse, Fodé Simaga et le Directeur pays de l'ONUSIDA au Togo et au Bénin, Éric Verschueren. Selon le premier intervenant, Fodé Simaga, il n'y a pas de différence entre les concepts de la prévention de la transmission de la Mère à l'enfant (PTME) ou l'élimination de la transmission de la Mère à l'Enfant du Vih/Sida (ETME).

Pour lui, il n'y a pas de différences fondamentales. C'est simplement un continuum entre les deux concepts. "On fait la prévention et l'on espère arriver à l'élimination complète. La différence est apparue dans les stratégies assez complexes, lorsqu'il y a eu de nouvelles molécules ARV qu'on a pu donner tout au long de la grossesse et non pas seulement juste avant l'accouchement", a-t-il signifié.

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Il a confié que sur le chemin de la transmission de la Mère à l'Enfant du vih, c'est catastrophique pour les pays de la région. Et pour lui, un des bons indicateurs qui illustre cela, c'est de voir le taux de couverture ou le nombre des femmes enceintes sous traitement.

Environ 40% de nouvelles infections des enfants

M Fodé a laissé entendre que l'Afrique de l'Ouest et du Centre représente 50% des femmes enceintes qui ne sont pas sous traitement. Il a ajouté que la couverture ARV des enfants globalement dans le monde est de 52 %, en Afrique de 37%, mais en Afrique de l'Ouest et du Centre est de 27 %.

" Cela signifie que seulement un enfant sur quatre (1/4) est traité par les ARV. Il y a environ 40% de nouvelles infections des enfants soit environ 51 000 sur 130 000 au total", a-t-il soutenu. Et de son avis, plusieurs raisons expliquent ces chiffres. Dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et du centre, il y a un nombre significatif de femmes enceintes qui ne vont pas dans les centres de santé et le test de dépistage ne leur est pas systématiquement proposé.

Il a fait savoir qu'il est temps de tirer la sonnette d'alarme pour avancer. Il a par ailleurs affirmé que pour atteindre les objectifs de l'ETME à l'horizon 2030, il faut dans un premier temps identifier les femmes et les sensibiliser, et aussi parler sans peur du Vih, les tester ou les donner l'autotest et si elles sont infectées, leur donner le traitement. Et selon lui, les leaders coutumiers et religieux occupent une place importante dans la sensibilisation et l'information des populations pour que ces femmes enceintes se fassent dépister.

Benin et Cap-Vert bons élèves de l'ETME

"Le deuxième défis est que nos systèmes de données ne sont pas performants dans la région, il faut les améliorer pour savoir combien de femmes sont infectées, leur situation géographique. De son avis, il est possible pour éliminer la transmission de la mère à l'enfant du Vih. Dans ce cas, a-t-il affirmé, il faut une volonté politique, il faut des campagnes de sensibilisation modernes.

Le Directeur pays de l'ONUSIDA au Togo et au Bénin, Éric Verschueren qui est le second communicateur a souligné qu'au Togo et au Benin, son institution travaille avec les organisations gouvernementales, non gouvernementales et avec la société civile dans la sensibilisation, le plaidoyer auprès des partenaires financiers et techniques et auprès de la société civile.

L'atteinte de l'objectif de ETME d'ici à 2030, repose sur quatre piliers a-t-il laissé entendre. Au niveau du premier plier, il s'agit pour lui, de dépister très tôt le Vih et d'offrir un traitement assez complet et de qualité. Pour le second, il s'agit de pouvoir combler le gap entre la situation idéale qui est de 95 % des femmes tester et traiter par rapport à la situation de 50 % dans la région.

Quant au troisième plié, il a relevé la prévention de nouvelles infections chez les adolescents et les femmes enceintes. "A ce niveau, on essaie de développer de nouvelles approches pour le dépistage du partenaire et faire de telle sorte que les hommes aussi aillent se faire tester et traiter et cela va minimiser les risques d'infection des femmes enceintes", a fait savoir l'expert.

Le dernier pilier a-t-il noté fait référence à tout ce qui est problème de droits et d'égalité de sexe. Selon le Directeur, il y a plusieurs pays qui ont fait de progrès dans l'ETME. "Ce qui me frappe c'est qu'il y a très peu de pays où l'on peut dire que tout va bien.

Il y a toujours des indicateurs qui révèle un problème", a-t-il expliqué. Pour ce qui est de l' ETME et des femmes enceinte qui sont sous ARV, il a affirmé que le Benin et le Cap vert sont en tête de peloton avec plus de 95 % de femmes enceintes qui reçoivent des ARV. Cependant a-t-il conclu, il y a plusieurs pays, dans lesquels il y a beaucoup à faire.

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