Cameroun: Une réponse cocasse aux turpitudes de l'actualité

Quand l'art de la diplomatie du silence et de la politique codée s'impose aux excités du vide et aux agitateurs du vent

Ce qui caractérise la scène politique camerounaise, c'est une résurgence des états d'âmes qui s'exhibent en lieu et place des intelligences vives. Ces avatars incultes tentent de perturber les sagesses courtoises et humbles. Et parce que les intelligences vraies, choisissent de garder une posture pleine de calme, de tranquillité et de hauteur, quelques voyous en col blanc ou en treillis des bas-fonds malsains, animent la galerie avec des prononciations, des fabriques de nouveaux rois de pacotilles et des communicateurs incompétents, obscurantistes et pauvres d'esprit. Ils n'ont plus peur de s'installer dans le rôle tantôt d'historiens, et tantôt de précurseurs des révolutions.

Mais alors, quand vient le temps du message sublime de rectitude, de rappel à l'ordre et de mise en garde opportune, la République parle et fait comprendre autant aux sourds, aux muets qu'aux aveugles, la puissance, la présence, la permanence et la rigueur de son pouvoir. Point besoin d'être diplômé de philosophie, de diplomatie, de sorcellerie ou de science nucléaire pour capter le message.

Acte 1 : De jeunes soldats sont radiés du corps, pour avoir confondu le village avec la république. Trop maladroits ou mal instrumentés, ils ont de fait, créé dans leur cerveau sectaire, un autre dépositaire de la souveraineté nationale, en somme un Etat dans l'Etat, inconnu à l'ONU. C'est grave.

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Acte 2 : Hier patron du Football, prince impeccable, charismatique, discret et moqué par quelques écervelés. Voilà l'homme, désormais international, succédé par un artiste certes adulé, mais qui défie les institutions, au mépris des normes établies.

Du coup, comparaison devient raison et dicte le jugement. Et quand le père, décide de l'élever à la plus haute distinction honorifique de la république, que dire ? A chacun sa déduction.

Enfin, il faut voir plus loin. L'art de la politique comme il se pratique, s'expose et sévit au Cameroun frise la plus experte des diplomaties du cynisme : une gifle à gauche, puis une caresse douce à droite. La carotte et le bâton. Qui croira que tout cela est gratuit ? Personne ne se plaindra vraiment au village, tant on a sanctionné une faute grave, une dérive inacceptable, mais dans le même temps, on a célébré et élevé un digne prince du royaume. En passant, on a fait d'une pierre plusieurs coups. On a rappelé à quelques délinquants, de vrais voyous et apprentis sorciers, ce que signifie une République, fussent-ils des idoles du sport, ou des porteurs d'armes.

L'intelligence et la sagesse n'ont besoin ni de diplôme, ni de fortune, ils résultent du réalisme élémentaire, surtout quand il s'agit des affaires camerounaises et du destin du Cameroun./.

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