La Recording Academy, organisation faîtière des Grammy, connue comme la plus prestigieuse des récompenses de la musique, a annoncé le 11 juin 2024 la signature de partenariats clés avec des acteurs de l'Afrique et du Moyen-Orient, entre autres, le Kenya, le Nigeria, l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire et le Ghana.
L'objectif pour l'organisme basé à Los Angeles est de développer des programmes éducatifs à destination des artistes locaux, promouvoir la scène musicale émergente et enfin plaider pour un renforcement des droits d'auteur dans ces marchés.
"Nos efforts d'expansion dans ces régions en forte croissance reflètent notre engagement à favoriser l'émergence d'une communauté musicale véritablement globale, où les créateurs, à tous les stades de leur carrière, disposent des ressources et du soutien nécessaires pour s'épanouir", a déclaré le président de la Recording Academy, Panos A. Panay.
Stratégie à multiples enjeux
Derrière cette ouverture se cache en effet une ambition plus globale : celle d'inscrire l'Académie des Grammy dans une dynamique résolument internationale afin de mieux représenter les talents quelle que soit leur origine.
L'Afrique apparaît ainsi comme un vivier inépuisable grâce à ses artistes désormais habitués à s'illustrer sur les plus grandes scènes du monde. Preuve du génie créatif foisonnant sur le continent, des rythmes musicaux tels que l'afrobeats - courant mêlant influences anglophones et yoruba - connaissent le succès aux quatre coins de la planète.
Les collaborations entre artistes africains et américains se multiplient. Dans ce contexte, les creusets de création du continent attirent l'attention à l'international. C'est le cas du label discographique nigérian Marvin Records dont le fondateur Don Jazzy a récemment cédé une partie des droits à la société américano-néerlandaise Universal Music.
La perspective d'un événement
"La Recording Academy accélère ses efforts pour servir les professionnels de la musique partout dans le monde, et l'Afrique est prête à les accueillir les bras ouverts. Nous sommes un continent de la musique, avec de jeunes créateurs passionnés", s'est réjouie la Béninoise Angélique Kidjo, détentrice du record africain de Grammy avec ses cinq victoires.
Cette expansion de la Recording Academy intervient quelques mois après la création, plutôt cette année, d'une nouvelle distinction récompensant la "meilleure performance musicale africaine".
À l'heure où les frontières de l'industrie musicale sont de plus en plus poreuses, l'Académie franchit une étape majeure vers une gouvernance mondialisée. Selon des sources du journal américain Semafor, l'organisation projette de parrainer prochainement un événement sur le continent africain.