Ile Maurice: «Sensibiliser à la parentalité responsable et à l'éducation sexuelle est indispensable»

Selon Statistics Mauritius, la population âgée de 65 ans et plus est passée de 13,1 % en 2022 à 13,6 % en 2023. Le nombre d'enfants âgés de 0 à 14 ans est tombé de 16,3 % à 16,0 %.

Alors que les mesures fiscales semblent n'encourager que partiellement ou pas les jeunes couples à avoir des enfants, comment répondre aux contraintes liées au vieillissement de la population ? Vidya Charan, directrice exécutive de la Mauritius Family Planning and Welfare Associtation (MFPWA) préconise une formation continue sur la dynamique démographique pour les couples, ainsi que des modules éducatifs sur la famille pour aider les jeunes à comprendre l'importance ainsi que le rôle et les responsabilités d'une famille.

L'association a mis en place des campagnes pour les jeunes qui vont se marier ou les couples ayant déjà un enfant, afin de les aider à assumer leurs responsabilités parentales. Elle propose également des soins prénatals et postnatals aux femmes ainsi que des conseils et traitements pour les infections reproductives ou liées à l'infertilité secondaire chez les couples.

«Des facteurs tels que l'émancipation des femmes sur le lieu de travail et le coût élevé de la vie affectent les décisions des couples. Nombre d'entre eux ont tendance à émigrer pour trouver de meilleures opportunités, limitant ainsi le nombre de leurs enfants. Les exigences professionnelles jouent également un rôle, car il faut consacrer beaucoup de temps aux responsabilités professionnelles, ce qui rend difficile la prise en charge de l'enfant (...) de nombreux couples n'accordent pas d'importance au fait d'avoir un enfant dans l'idée de la famille, et les hommes hésitent à participer aux programmes de planification familiale, car ils pensent qu'il s'agit essentiellement d'une question qui concerne les femmes», souligne Vidya Charan.

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Face au vieillissement de la population et au fait que les jeunes couples professionnels n'optent pas pour la parentalité, la société est paradoxalement confrontée à un problème social : la multiplication des grossesses précoces. Chaque mois, la MFPWA est confrontée à au moins 20 cas. «La jeune génération est influencée par ses pairs, par les médias sociaux, et elle veut connaître des expériences personnelles mais qui l'exposent à des risques. Nous avons également constaté des cas de polyamour. Beaucoup ne sont même pas au courant de l'existence d'une législation qui leur interdit des activités sexuelles avant l'âge de 16 ans. Cela peut s'expliquer par le fait que les jeunes ne bénéficient pas d'une éducation sexuelle complète dans les écoles, bien que certains modules soient viables en matière d'éducation à la santé pour les étudiants.»

Vidya Charan insiste sur la nécessité d'efforts sociaux considérables, tels que la sensibilisation à la parentalité responsable et à l'éducation sexuelle. «Toutes les facilités offertes en termes d'allocations deviendront difficiles à maintenir si nous n'avons pas une jeune génération pour contribuer au développement socio-économique du pays. L'intelligence artificielle sera utile, mais dans le cadre du processus de vieillissement, nos personnes âgées aimeraient avoir un contact humain lorsqu'elles ont besoin d'aide.»

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