Burundi: Quelle galère !

Depuis plusieurs années, le Burundi traverse une grave crise socioéconomique due à des pénuries fréquentes de produits pétroliers et de denrées de première nécessité. Ces deux derniers mois, la situation a empiré avec un manque criant d'essence et de gasoil. Pour les moins cauchemardesques, les jours se suivent et se ressemblent dans ce pays d'Afrique de l'Est sans littoral.

Les pompes des stations-service sont désespérément à sec à Bujumbura et dans les autres villes du pays. L'essence est devenue rare comme des larmes de cheval. Elle se négocie à prix d'or sur le marché noir, avec un effet d'entrainement sur les coûts des transports et des autres produits de première nécessité. Le quotidien des Burundais est devenu un enfer. Ces jours-ci, les transports sont quasiment paralysés. Toute l'économie est fortement impactée, au point où le pays semble à genou.

Le phénomène de la « vie chère » mine dangereusement les Burundais qui tirent le diable par la queue. Au centre de toutes les attentions, le chef de l'Etat, Evariste Ndayishimiye, s'est engagé à s'attaquer aux pénuries de carburant, mais la mayonnaise n'a véritablement pas pris.

Le président a pris une mesure phare, en l'occurrence, retirer le monopole de l'importation, de la distribution, du transport et de l'entreposage des produits pétroliers à la société tanzanienne, Interpetrol. Aussi Evariste Ndayishimiye, a-t-il, par la suite, conjointement confié la gestion du secteur à la société publique chargée de la fourniture de l'eau et de l'électricité, la Regideso et à une entité privée créée pour la circonstance, Prestige. Cette nouvelle configuration n'a pas changé les réalités en matière de disponibilité du carburant au Burundi. Bien au contraire, les pénuries se sont aggravées.

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Face à la persistance du problème, le chef de l'Etat n'avait-il pas, courant 2023, fait un aveu d'impuissance, en accusant des hommes d'affaires burundais véreux de créer intentionnellement les pénuries pour se remplir les poches, allant jusqu'à menacer de rayer certains d'entre eux de la liste des fournisseurs ? Faisant allusion aux intéressés, le président les avait qualifiés de « traitres de la Nation ».

Mais, Evariste Ndayishimiye a-t-il vraiment travaillé à nettoyer les écuries d'Augias, en vue de soulager ses compatriotes qui n'en peuvent plus de toutes ces pénuries ? Rien ne semble l'indiquer. Plus qu'un problème de cupides individus, le gouvernement burundais manque d'argent et ne semble pas avoir de solution immédiate, si l'on s'en tient aux propos du ministre burundais des Finances, Audace Niyonzima.

En vérité, le régime de Ndayishimiye est à la recherche de devises nécessaires pour importer le carburant, afin de combler les besoins du pays. Malgré les différentes mesures prises par la Banque centrale pour stabiliser la monnaie nationale, cet Etat de plus de 13 millions d'habitants manque sérieusement de devises. Autant dire que les Burundais ne vont pas sortir de l'ornière de sitôt...

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