En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit, au terme d'une semaine de plaidoiries par la défense de l'ancien dictateur guinéen.
En Guinée se poursuit le procès du massacre de Conakry du 28 septembre 2009. Ce mardi (18.06) les avocats de Moussa Dadis Camara ont continué leurs plaidoiries.
Ils réclament son acquittement et dénoncent "l'acharnement" contre de l'ancien chef de la junte guinéenne. Ses avocats parlent également d'un complot organisé par l'ancien président Alpha Condé pour l'évincer du pouvoir.
Maître Pépé Antoine Lama, l'un des avocats de Dadis Camara, voit "des mobiles politiques qui pourraient être à la base de ce type de comportement. Nous avons prouvé devant ce tribunal que tout ce que les parties civiles ont dit, tout ce que le parquet a demandé, ne peut pas passer contre le capitaine Moussa Dadis Camara. Nous osons espérer que ce tribunal sera un tribunal habité par le droit, qui sera dans les valeurs de la justice, qui ne va pas se laisser instrumentaliser, qui va dire non au ministère public, aux parties civiles en prononçant l'acquittement pur et simple du capitaine Moussa Dadis Camara."
La prison à perpétuité requise
De leur côté, les organisations de défense des droits humains demandent au tribunal de condamner l'ancien putschiste.
Pour Alseny Sall, responsable de la communication de l'Organisation guinéenne de défense des droits humains et du citoyen, les victimes espèrent un verdict d'emprisonnement.
"Le parquet et les parties civiles ont apporté beaucoup d'éléments à charge contre le président Dadis Camara qui ont été détaillés tout au long du procès, rappelle Alseny Sall. Maintenant, ce sont les avocats de la défense qui plaident non coupable, ce qui est tout à fait normal. Mais à la fin, la décision n'appartient ni aux avocats de la défense, ni aux parties civiles, ni au parquet. C'est le tribunal qui va analyser toutes les demandes, toutes les charges qui ont été invoquées et rendre une décision."
Pour rappel, dans ses réquisitions, le procureur avait requis la prison à perpétuité contre Moussa Dadis Camara, assortie d'une peine de 30 ans de sûreté.