L'adresse du président ivoirien à la Nation, au-delà d'un exercice annuel, est devenue une obligation constitutionnelle à laquelle le chef de l'Etat ne peut se soustraire. En effet, Alassane Ouattara dont le mandat prend fin en 2025, s'y est soumis le 18 juin dernier.
Un discours très attendu par les Ivoiriens, puisqu'il s'agit d'un devoir de redevabilité, qui lui permet de se prononcer sur la mise en oeuvre de sa politique, depuis le dernier exercice en avril 2023. Attendu devant les deux Chambres du parlement réunies en congrès, le chef de l'Etat ivoirien ne s'est pas fait prier. En effet, face aux attentes diverses de son peuple, il a vanté son bilan sur tous les plans.
D'ailleurs, les faits parlent d'eux-mêmes. Car, durant les 13 dernières années passées au pouvoir, les efforts sont faits dans presque tous les domaines, s'est félicité le premier des Ivoiriens. Ces efforts, selon l'analyse qu'il a faite, ont permis à la Côte d'Ivoire d'avoir une économie forte et saine, de maîtriser sa dette et d'avoir un taux de croissance de 7%. Le pays, selon le bilan qu'il a présenté en terme de pouvoir économique, est classé aujourd'hui 9e du continent africain, 3e des pays francophones derrière l'Algérie et le Maroc et 2e de l'Afrique de l'Ouest derrière le Nigéria.
Alassane Ouattara a présenté un bilan élogieux
Une satisfaction pour le président ivoirien qui n'a pas manqué de rassurer ses compatriotes sur une des priorités de son gouvernement qu'est la lutte contre la vie chère. Ainsi donc, de l'éducation à l'agriculture en passant par la diplomatie, la santé, l'économie, la sécurité, le social, Alassane Ouattara a présenté un bilan élogieux de sa gouvernance.
Toutefois, le point qu'il a omis ou du moins sur lequel il a délibérément décidé de ne pas se prononcer, est son avenir politique. Très attendu sur cette question, l'octogénaire président en fin de mandat, en 2025, a laissé sur leur faim, tous ceux qui pensaient que l'occasion était bonne pour lui de clarifier sa position sur un éventuel 4e mandat.
Mais il a préféré garder le flou, prolongeant ainsi le suspense. Veut-il se donner plus de temps pour se prononcer sur la question ? Ou bien faut-il y voir une volonté à peine voilée du chef de l'Etat ivoirien, de céder aux sirènes des Raspoutine qui l'appellent à franchir le pas ? Toujours est-il qu'après son discours, il est revenu au parloir pour s'adresser aux députés et sénateurs, et à travers eux, aux Ivoiriens qui sont restés sur leur soif, en ces termes : « Il semble que vous êtes déçus ? Ce serait pour la prochaine fois ».
C'est dire à quel point il se sait très attendu sur la question. Mais il a préféré esquiver le sujet. C'est dire s'il faudra s'armer de patience dans la mesure où le maître du jeu ne s'est pas encore décidé ou du moins, ne souhaite pas sortir du bois pour le moment.