La ministre de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, a demandé, le 13 juin à Brazzaville, aux évêques du Congo de jouer leur partition dans le combat écologique à la faveur de la commémoration, en différé, de la Journée mondiale de l'environnement.
L'invite a été formulée lors d'une messe dite en la paroisse Saint François d'Assise par Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque de Brazzaville qui a, par ailleurs, tiré la sonnette d'alarme sur le fait que la préservation de la maison commune est une urgence, une exigence et un engagement d'ensemble.
Dans son prêche tiré de la Bible et des encycliques catholiques, l'archevêque a martelé sur la place de l'homme qui n'est autre que l'intendant de la nature. Il est appelé à rendre compte au propriétaire qui est Dieu. « Toute la création est faite pour l'homme qui, placé au coeur de la nature par le créateur, est appelé à en prendre soin non seulement pour le présent mais aussi pour les générations futures », a-t-il rappelé.
Le prélat catholique a toutefois insisté que ceux ayant un pouvoir décisionnel ont le devoir de penser à l'intérêt général futur des peuples et non aux intérêts personnels égoïstes immédiats.
« Au Congo, la préservation de l'environnement passe par le respect des terres que Dieu nous a données, respect des terres reçues de nos aïeux, respect de nos terres qui sont invendables, non négociables. Autrement dit, au Congo préserver l'environnement, c'est aussi défendre nos terres ...», a-t-il fait savoir.
L'Église catholique a depuis longtemps porté la défense de la création au cœur de ses préoccupations. Invité à se prononcer sur ce sujet, la ministre de l'Environnement, Arlette Soudan-Nonault, s'est inspirée de l'encyclique du pape François, "Laudato Si", et du pape Paul 6 qui dénonçaient le gaspillage des biens, de Jean-Paul 2 qui exhortait à adopter un nouveau modèle de développement, de Benoît 16 qui faisait le lien entre les crises écologique, sociale, morale et économique contemporaines et de l'encyclique du pape François Laudato Si, parue en 2015, qui a amené à maturité la conscience écologique dans l' Eglise.
Ainsi donc, elle a convié l'auditoire à la lecture de Laudato Si, qu'elle considère comme le texte environnementaliste le plus abouti jamais écrit par le Vatican car il souligne sans ambigüité la dimension sociale inséparable de l'analyse écologique. La ministre a, de même, convié les évêques du Congo à jouer leur partition dans le combat écologique dans un élan de protection, de préservation et de conservation du patrimoine commun.
Elle a rappelé le fait que « nous subissons tous les effets néfastes du changement climatique comme en témoignent les pics de chaleur de ces derniers mois et leur lot de perturbations des cycles agricoles. Nous n'en sommes pas comptables... par contre, tout ce qui concerne la dégradation des sols et des écosystèmes forestiers par les exploitations minières incontrôlées et les coupes illégales de bois , tout ce qui peut ou pollue les terres et les mers, toute cette insalubrité due à la mauvaise gestion des déchets dans nos villes, tout cela relève de notre responsabilité... Dieu ne nous a pas confié le monde pour que nous le gérions de façon irresponsable ».
Rappelons que l'archevêque métropolitain de l'archidiocèse de Brazzaville a célébré cette eucharistie en présence de Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon; de Victor Abagna Mossa, évêque émérite du diocèse d'Owando; de Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala; et des prêtres de l'archidiocèse de Brazzaville.