L'ONG Action pour la protection et l'encadrement de l'enfant (APEE) a dénoncé, mardi 18 juin, la présence de 30 mineurs parmi les 149 jeunes délinquants transférés de la ville de Mbandaka au centre de formation de Kanyama Kasese (Haut-Lomami).
Son coordonnateur, Marcel Tote, a fustigé le fait que le tri pour séparer les mineurs des majeurs, n'a pas été bien fait. Et ce sont des mineurs qui en paient le prix :
« Le ministre provincial de l'Intérieur, faisant l'intérim du gouverneur (NDLR : de l'Equateur) a décidé que tout le monde puisse aller à l'aéroport. Et même quand nous sommes arrivés à l'aéroport, à part le premier enfant que nous avons fait sortir ; on a refusé notre accès aux autres enfants. Ce n'était pas une bonne façon de procéder ! On a exprimé notre indignation pour dire que ce n'est pas comme cela que ça marche ».
Des accusations réfutées
Selon le ministre provincial de l'Intérieur et gouverneur intérimaire de l'Equateur, Crispin Mputu, au départ, 325 jeunes délinquants étaient arrêtés et gardés à la prison centrale de Mbandaka. Après leur identification, 149 ont été évacués lundi, par avion, à Kanyama-Kasese, via Kinshasa.
Il indique que cette opération est menée en partenariat avec le Service National, en vue de reconvertir ces jeunes présumés criminels en acteurs sociaux de développement, utiles pour le pays.
Réagissant à ces accusations de transfert d'enfants, le gouverneur intérimaire, reconnait ce qu'il qualifie de « faiblesses tactiques » pendant ces opérations, mais réfute les accusations faisant état de transfert de mineurs :
« Je crains Dieu et je crains aussi les lois de la République. Des Kulunas mineurs sont déférés devant leurs juges naturels. Dans ce groupe, on a transféré que les majeurs », a-t-il rassuré.
Pour l'instant, sept autres enfants sont encore gardés à la prison centrale de Mbandaka et attendent d'être fixés sur leur sort, alors que la traque des délinquants se poursuit à travers cette ville.
A Mbandaka, plusieurs habitants saluent cette initiative des autorités, car ils se sentent en désormais en sécurité.
Réaction du Service National
Le général Kasongo Kabwit, chef du centre de formation de Kanyama Kasese a, depuis la ville de Lubumbashi où il est en mission, dénoncé la politisation de cette opération par des tiers, affirmant que l'objectif visé est la lutte contre la délinquance juvénile et la lutte contre la criminalité.
« Je voudrai encore préciser que nous sommes dans la lutte contre la délinquance juvénile, contre la criminalité. On n'attend pas que les criminels eux-mêmes viennent ou qu'on plaide qu'on doit les traquer » a expliqué général Kasongo Kabwit.
Cet officier militaire indique également qu'en dehors des jeunes délinquants, de nombreux autres volontaires se sont fait aussi enrôler pour rejoindre le camp des bâtisseurs dans le but d'apprendre un métier et être utile à la société.
Il précise en outre que dans le Grand Équateur, 50% de personnes transférés au centre de formation de Kanyama Kasese, sont venues volontairement, dans l'espoir d'y apprendre un métier et d'avoir un meilleur avenir :
« En dehors des délinquants, il y a des jeunes volontaires qui s'y adonnent. En Équateur plus de 50% sont des jeunes volontaires qui sont convaincus qu'au Service National il y a un avenir, C'est pour démentir ceux qui pensent que Kanyama Kasese est un mouroir ou le Service National est un lieu de torture. Ça, ce sont les discours des politiciens », a conclu général Kasongo Kabwit.