Dakar — Le Cadre unitaire de l'Islam au Sénégal (CUDIS), appelle l'Etat du Sénégal à oeuvrer en faveur d'une résolution durable du différend opposant des communautés religieuses musulmanes de Médina Gounass, une cité religieuse du département de Vélingara, dans la région de Kolda (Sud).
"Nous appelons l'Etat du Sénégal et toute la communauté nationale à se mobiliser pour contribuer à rétablir le calme et à résoudre de façon durable cette problématique", indique le CUDIS dans un communiqué parvenu mercredi à l'APS.
Une personne a perdu la vie, d'autres ont été blessées lors d'échauffourées ayant opposé lundi les disciples des deux communautés religieuses à l'issue de la prière de la Tabaski. Des dégâts matériels et de nombreuses arrestations ont été enregistrés.
Arrivé dans la cité de Médina Gounass au lendemain des affrontements, le ministre de l'Intérieur, Jean-Baptiste Tine a plaidé pour un apaisement, après avoir rencontré les khalifes généraux de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba, et du Fouladou, Thierno Mounirou Baldé.
Le CUDIS rappelle avoir appris avec "émotion", la survenue des incidents dramatiques ayant opposé deux frères de la ville sainte de Madina Gounass, au moment où partout dans le pays, les fidèles célébraient la fête du sacrifice dans "la ferveur et la concorde".
"Des incidents s'étant traduit par des pertes en vies, des destructions de biens et par des violences contre des autorités religieuses et entre communautés ethniques qui ont pourtant des liens indéfectibles de parenté et de fraternité par l'Islam et la Tariqa Tidianiyya", déplore-t-il.
"Ayant reçu très tôt l'information, le CUDIS a immédiatement contacté les autorités étatiques pour leur demander d'apporter une réponse sécuritaire adaptée à la gravité de la situation", poursuit le communiqué.
Le CUDIS rappelle que ce conflit, datant de plusieurs années, avec des déterminants multifactoriels, a connu dans le passé des "éruptions récurrentes, quelques fois mortelles", et constitue une menace latente au modèle de vivre ensemble du Sénégal.
L'organisation appelle "les parties en conflit à se ressaisir, à faire preuve de dépassement et à privilégier leurs appartenances communes et les enseignements islamiques de paix et de fraternité pour que le calme et la sérénité reviennent très vite dans la localité".
Le CUDIS qui compte en son sein des personnalités ayant des liens avec les parties prenantes, "réaffirme sa forte volonté", d'initier des démarches de conciliation et d'accompagner toute autre démarche allant dans ce sens.
"Puisse le Seigneur Tout-Puissant apaiser les coeurs et raffermir les liens de fraternité et de vivre-ensemble qui constituent le patrimoine le plus cher de notre nation", plaide-t-il.
Le CUDIS, salue, toutefois, la réaction "diligente", des autorités, en dépit des obligations et contraintes liées à la célébration de la fête de Tabaski.