Congo-Brazzaville: La suspension des activités de Metssa Congo doit être suivie d'une enquête en urgence

communiqué de presse

En réaction à la décision du ministère congolais de l'Environnement de suspendre totalement les activités de Metssa Congo jusqu'à nouvel ordre en raison du risque majeur que son usine de recyclage fait peser sur la santé et l'environnement, Samira Daoud, directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, a déclaré :

"Nous nous félicitons de la décision de suspendre les activités de Metssa Congo à la suite de la publication le 4 juin de notre rapport qui décrit les effets potentiels de ces activités sur l'environnement et la santé des populations locales.

"Les autorités doivent maintenant mener une enquête en urgence sur l'impact de l'usine de recyclage de Metssa Congo sur les droits des populations qui vivent à proximité des opérations de cette usine et rendre ce rapport public. Selon les résultats de l'enquête, des mesures de réparation pour les résident.e.s et l'éventuelle relocalisation de l'usine doivent être envisagées.

"Alors que la République du Congo envisage de diversifier ses activités industrielles, Amnesty International demande aux autorités de veiller à ce que les entreprises agissent de manière responsable et respectent leurs obligations en matière d'environnement et de droits humains."

Contexte

Un collectif d'habitant.e.s de Vindoulou, dans la région de Pointe-Noire, se plaignait depuis des années des fumées émanant de l'usine de recyclage de Metssa Congo, située à 50 mètres d'une école, qui produit notamment des barres de plomb destinées à l'exportation.

Le rapport d'Amnesty International, portant sur les activités de trois entreprises industrielles, a montré que Metssa Congo, filiale de la société indienne Metssa, n'avait réalisé aucune étude d'impact environnemental avant de s'installer en 2013, en violation de la législation congolaise. La société a affirmé avoir obtenu une licence en 2018 et un certificat de conformité environnementale en 2023, soit 10 ans après le début de ses activités.

En 2023, des échantillons de sang prélevés sur 18 personnes vivant à proximité de l'usine, dont des enfants, ont été analysés par un laboratoire indépendant avec le soutien d'Amnesty International. Tous ont révélé des concentrations de plomb nettement supérieures au seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé. L'entreprise avait affirmé que les fumées émanant de son usine n'étaient pas toxiques.

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