Afrique du Sud: Dans l'attente du scenario gagnant

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a prêté serment hier, à l'issue de son élection à la tête de la Nation Arc-en-ciel pour un second mandat. Plusieurs chefs d'Etat africains étaient à la cérémonie d'investiture dont les Présidents congolais, Félix Tshisekedi, et Denis Sassou Nguesso, le Président nigérian, Bola Tinubu, les voisins namibien et zimbabwéen.

Cette réélection du leader du Congrès national africain (ANC) a été possible, grâce à un compromis avec d'autres formations politiques, notamment de l'Alliance démocratique (DA), la deuxième force politique du pays. N'ayant pas obtenu une majorité au parlement à l'issue du scrutin du 2 juin dernier, l'ANC a été contraint de marchander des voix pour tenter de sauver les meubles.

En effet, le parti s'est contenté de 40% (soit 159 sièges sur 400) des suffrages, contre 57% (soit 230 sièges) aux dernières élections de 2019. Il est suivi de la DA, premier parti d'opposition et parti libéral, avec 22% des voix (87 députés), puis du MK de Jacob Zuma, fondé, il y a seulement quelques mois, qui vient en troisième position avec 15% des voix (58 parlementaires). L'EFF de Julius Malema, un parti de gauche radical, obtient quant à lui 9% des voix.

Cette contre-performance du parti de Nelson Mandela sonne comme un séisme politique car, depuis 1994, l'ANC a toujours géré le pouvoir sans partage. Voilà que cette année, pour la première de son histoire, il est obligé de former un gouvernement de coalition. Cyril Ramaphosa, conscient de la piètre prestation de son parti s'est engagé à construire une société plus égalitaire et plus protectrice.

Il a reconnu à demi-mot, les manquements dans la gestion des affaires au cours de son premier mandat et a promis de rectifier le tir. Mais, la question qui taraude les esprits est de savoir s'il aura les coudées franches pour répondre aux aspirations de ses compatriotes ? L'incapacité de son précédent gouvernement à résoudre les préoccupations de l'heure, laisse perplexe bon nombre de ses concitoyens.

En effet, les questions économiques, la corruption, le chômage élevé, la pauvreté et les inégalités sont autant de défis qui attendent des solutions structurantes. A ces équations, s'ajoutent les délestages de ces derniers mois qui ont eu un impact sur la vie quotidienne des Sud-africains. Pour relever ces défis, au moins six partis se proposent de travailler avec l'ANC.

Le parti a donc le choix de composer une coalition avec la droite notamment, la DA de John Steenhuisen. Ce qui est fort probable ou avec sa gauche radicale, avec le MK de Zuma ou l'EFF de Julius Malema, deux ex-figures de l'ANC ayant fait sécession. Ce scenario est moins sûr dans la mesure où le MK a fait savoir qu'il ne discuterait pas avec l'ANC tant que Cyril Ramaphosa resterait à sa tête.

Dans tous les cas, le souhait des Sud-africains est de voir un bon casting pour dénicher un gouvernement de coalition qui acceptera aller au charbon pour l'intérêt général des populations, plutôt qu'un exécutif qui va encore semer les graines de la division. Les prochains jours nous en diront plus.

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