Tchad: Neuf morts dans l'incendie d'un dépôt de munitions

Incendie

L'incendie a embrasé le principal dépôt de munitions de l'armée tchadienne à N'Djamena et a fait au moins neuf morts et 46 blessés.

Il était un peu plus de 22 heures, heure locale, lorsque les premières détonations ont retenti, réveillant les N'Djaménois déjà endormis et contraignant les autres à regagner précipitamment leur domicile.

"Au début, je pensais que c'était la pluie qui grondait. Quand je me suis rendu compte que c'étaient des détonations, je me suis dit, ah, ils sont arrivés... Ils, les rebelles bien sûr. C'était terrifiant", raconte un habitant.

"C'était la panique générale. Cela m'a rappelé le 2 février 2008 quand les balles crépitaient de partout. On se demandait même si ce n'était pas un coup d'Etat", dit un autre.

"C'est vers les 22heures que nous avons été réveillés par les détonations. C'était vraiment la panique", ajoute un autre habitant de la capitale.

Vent de panique

Cet incendie a créé la panique au sein des habitants de N'Djamena.

"Dans notre maison, nous n'avons pas pu dormir. Notre voisin a même rangé ses habits pour s'enfuir, mais il a écouté nos conseils et est resté", raconte à la DW, un homme qui a suivi l'explosion.

Mahamat Abakar Kafou habite non loin de la zone de l'incendie. Il a perdu deux membres de sa famille dans la catastrophe et il raconte comment les faits se sont produits.

"On pensait que c'était une guerre quelconque qui avait éclaté. Mais comme on est juste à moins de 100 mètres de la poudrière, j'ai su qu'il y avait un incendie. C'était vraiment la panique. Le feu était énorme et ce sont des munitions de gros calibres. J'ai vu de mes propres yeux des maisons s'écrouler, les voisins ont commencé à vider leur maison. Ce qu'on a vécu hier était vraiment difficile. Nous avons perdu deux membres de la famille que nous venons d'enterrer ce matin."

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Des dégâts importants

L'incendie, puis les explosions consécutives, ont entièrement détruit le plus grand dépôt de munitions de l'armée tchadienne.

Selon le ministre de la Santé publique, Abdelmadjid Abderahim, le bilan humain est d'au moins neuf morts, dont cinq sont décédés à l'hôpital, et 46 personnes qui ont été admises en soins pour divers traumatismes, principalement causés par les explosions.

Mais ce bilan n'est que provisoire, précise le ministre de la Santé.

Aux dégâts humains s'ajoutent des maisons et conteneurs éventrés, des lots de munitions légères et lourdes qui jonchent le sol, des réservoirs de carburant calcinés, des arbres déracinés, et des cratères formés au sol.

Le chef de l'Etat, qui s'est rendu sur le lieu de l'incendie et à l'hôpital de référence pour compatir avec les blessés, a déclaré qu'une enquête sera ouverte pour déterminer les causes de l'explosion.

Mais en attendant, il appelle la population au calme, car la situation serait, selon lui, maitrisée par les services de déminages et les sapeurs-pompiers.

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