Cameroun: Le pays n'a pas tenu ses engagements financiers dans la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme

Lutte contre le SIDA

Le Cameroun n'a pas honoré dans les temps ses engagements en matière de cofinancement de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour le cycle 2021 - 2023. Une situation à corriger si Yaoundé veut éviter une réduction des fonds de subvention disponibles pour les années à venir. Le Fonds mondial de lutte contre ces trois maladies fonctionne en effet sur le principe du cofinancement. Fin février, début mars, lors de sa mission dans la capitale camerounaise, une délégation du Fonds mondial a alerté sur plusieurs dysfonctionnements,

La journaliste camerounaise Olive Atangana, spécialisée dans les questions de santé, a diffusé sur son blog L'urgentiste un « aide-mémoire » issu de la mission du Fonds mondial qui s'est rendue au Cameroun du 26 février au 6 mars 2024. Contacté, le Fonds mondial confirme l'authenticité du document, selon lequel le gouvernement du Cameroun a concrétisé seulement un tiers de ses engagements de cofinancement, soit 34.6 millions d'euros sur les 123.3 millions attendus.

Dispositions « prises »

« Les dispositions ont été prises » selon le ministre camerounais de la Santé. Pour Manaouda Malachie, le blocage est au niveau de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Le ministre évoque des limites aux transferts de devises destinés aux comptes du Fonds mondial à Genève. Le Fonds mondial - de son côté - précise ne pas avoir réduit la subvention allouée au Cameroun.

Le point de discussion actuel avec Yaoundé concerne « le recalibrage du cofinancement », autrement dit, la définition d'un montant « réaliste » pouvant être investi par Yaoundé pour lutter contre le sida, la tuberculose, le paludisme et renforcer son système de santé. Le Fonds mondial rappelle toutefois que « le non-respect des obligations de cofinancement au cours du cycle de subvention peut entraîner une réduction des fonds de subvention disponibles. »

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Des « ruptures de stocks » ?

Dans le document intitulé Aide mémoire, il est indiqué que « la non-réalisation des engagements de cofinancement du gouvernement conduira vraisemblablement à des ruptures de stocks de médicaments mettant la vie des patients à risque, dans la mesure où il n'existe plus de marge de manoeuvre sur le budget des subventions du Fonds mondial. »

Par ailleurs, le Fonds mondial alerte sur un contrat de fourniture de plus de deux cents congélateurs de laboratoire acquis par l'Unops, l'organe opérationnel des Nations unies soutenant la mise en oeuvre des projets. Sur le terrain, le matériel ne correspondrait pas aux commandes, certains congélateurs seraient d'occasion, voire hors d'usage. Le ministre camerounais de la Santé a annoncé le 14 juin avoir mis en place une commission d'enquête administrative pour faire la lumière sur le sujet.

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