Des industries minières pour sauver la partie Sud de l'extrême pauvreté
La situation de pauvreté extrême qui continue de sévir dans le Grand Sud interpelle encore et toujours l'opinion.
Chercheur et enseignant en économie monétaire et financière, Zavamanitra Andriamiharivolamena, nous parle de cette région dont il est originaire.
Exploitation rationnelle
Pour lui, l'une des solutions qui peut renverser la tendance de la pauvreté chronique du Sud n'est autre que l'exploitation rationnelle des énormes potentialités dont cette région regorge. « Pour redresser la situation dans le Sud, il faut mettre en place un dispositif de valorisation industrielle des ressources minières », soutient-il en précisant que « si l'on n'arrive pas à solutionner les problèmes du Sud, avec le secteur minier, il n'y a vraiment pas beaucoup d'autres alternatives pour le faire rapidement et efficacement et sauver le Sud de cette économie en détresse ».
Zavamanitra Andriamiharivolamena est même convaincu que s'agissant, dans le cas d'espèce, d'une question de survie et non plus de développement, il est plus que jamais temps pour les autorités régionales et nationales de s'atteler aux actions susceptibles d'exploiter convenablement, ces richesses minières qui dorment.
Dialogue franc et constructif
Pour lui, l'objectif d'atteindre une meilleure exploitation des ressources minières du Sud passe par un dialogue franc et constructif entre toutes les parties prenantes. À savoir, les communautés locales, l'administration publique et les grandes compagnies minières, notamment celles qui ont déjà leur permis d'exploitation et qui sont disposées à aligner leurs stratégies de développement aux attentes et aux besoins réels de la population.
Une manière pour l'économiste qu'il est, de faire savoir que le dialogue est un moyen efficace pour avancer. « Pour que tout le monde puisse y trouver son compte, on doit se baser sur le principe du gagnant-gagnant et nous sommes prêts à y travailler », lance-t-il. Une manière d'indiquer qu'il est primordial de maintenir le dialogue. Ce d'autant plus que ce ne sont ni les volontés, ni les ressources humaines qui manquent dans le Sud pour être au service du développement.
En somme, il y a dans le Sud une réserve d'intellectuels prêts à mettre leurs compétences et savoir-faire pour le développement. « Je suis convaincu qu'il est possible de sortir le Sud de cette pauvreté, s'il y a un dialogue entre les parties et ce sera bénéfique pour la région, la nation toute entière et bien évidemment pour les compagnies minières qui veulent investir ».
Investisseurs miniers
Bref, avec le secteur minier qui intéresse au plus haut point les investisseurs miniers déjà opérationnels ou en cours d'installation, le Sud pourrait enfin quitter le groupe des régions les plus pauvres du pays, citées dans un récent rapport de la Banque mondiale. Selon ce rapport, deux régions avaient enregistré un taux de pauvreté qui dépassait 90% entre 2021 et 2022, à savoir l'Androy (95%) et Vatovavy Fitovinany (92%).
Dix autres avaient eu des taux compris entre 80 et 90%, dont Amoron'i Mania (88%), Bongolava (87%), Betsiboka (84%), Anosy (83%), Atsimo Atsinanana (83%), Haute Matsiatra (83%), AlaotraMangoro (83%), Ihorombe (83%), Menabe (81%), et Atsimo Andrefana (81%). Et le secteur minier, convenablement exploité, peut devenir la manne qui sauvera ces régions.