Madagascar: Gouvernement Ntsay - Démission après la proclamation des résultats officiels des législatives

Le compte à rebours a commencé pour le PM et les ministres, au lendemain du scrutin du 29 mai 2024.

Tradition républicaine

En 2019, la session spéciale de l'Assemblée nationale a débuté le 16 juillet. 14 jours exactement après la proclamation des résultats officiels des législatives du 27 mai 2019 par la Haute Cour Constitutionnelle. Entre les deux dates, le Premier ministre, Christian Ntsay a rendu son tablier et celui de son gouvernement le 19 juillet 2019.

La tradition républicaine qui sera de nouveau respectée avec la démission attendue du PM et de toute l'équipe gouvernementale entre la date limite pour la proclamation des résultats officiels du scrutin du 29 mai 2024 et la tenue de la session spéciale de la nouvelle Chambre basse. Soit entre le 27 juin et probablement le 02 juillet. En somme, il reste encore ou il ne reste plus (c'est selon) que deux semaines, enfin presque, à l'actuel PM et au gouvernement.

Parti majoritaire

La démission de Christian Ntsay et du gouvernement mettra en branle l'article 54 de la Constitution qui dispose que :

« Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée nationale.

Il met fin aux fonctions du Premier ministre, soit sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste.

Sur proposition du Premier ministre, il nomme les membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions ».

Cohabitation exclue

La question qui se pose est de savoir si Christian Ntsay sera reconduit pour la quatrième fois. Rappelons qu'il avait démissionné pour la première fois en janvier 2019 après l'élection d'Andry Rajoelina à la magistrature suprême puis une deuxième fois le 19 juillet de la même année, au lendemain des législatives et pour la troisième fois, à la suite de la réélection du président candidat.

Contrairement à ce qui se passe en France où « les extrêmes sont aux portes du pouvoir » entre les deux tours des législatives du 30 juin et du 07 juillet prochains, la cohabitation est exclue d'office à Madagascar où l'IRMAR raflerait 80 sièges selon les résultats provisoires publiés par la Commission Nationale Électorale Indépendante (CENI). Il est à deux députés près pour atteindre la majorité absolue dans les travées de l'Hémicycle de Tsimbazaza, qui compte 163 élus.

Record de longévité

Parmi les 52 Indépendants, quelques-uns vont certainement rallier le camp de la majorité présidentielle dans l'espoir d'obtenir en retour des sièges, du moins au niveau du Bureau permanent qui sera constitué lors de la session spéciale, sinon au sein même du nouveau gouvernement. Les faux vrais ou vrais faux Indépendants n'auront toutefois par leur mot ni leurs « maux » à dire dans le choix du Premier ministre qui pourrait « être ou ne pas être » Christian Ntsay, pour paraphraser la célèbre tirade d'Hamlet dans la pièce de Shakespeare, dans cet Acte IV, Scène 3 de la Primature. En tout cas, Christian Ntsay se trouve depuis le 04 juin 2018 à Mahazoarivo où le record est détenu par Désiré Rakotoarijaona, Premier ministre de 1977 à 1988 sous la Deuxième République.

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