Niger: Plus de trois millions d'animaux vaccinés dans les régions de Tillabéri, Diffa et Tahoua

communiqué de presse

Au Niger, les conséquences des conflits armés continuent d'impacter la vie de millions de personnes à travers le pays. Beaucoup sont contraintes de se déplacer vers des endroits jugés plus sûrs. Parmi elles, il y a des familles d'éleveurs qui, dans leur fuite, ont perdu une partie de leurs troupeaux à la suite de maladies ou de difficultés d'accès à l'eau et aux pâturages. De plus, le changement climatique responsable de la diminution des aires de pâturages, des sources d'eau et des terres cultivables engendre des crises récurrentes qui amplifient une situation déjà précaire en raison des conséquences liées à l'insécurité.

La santé animale joue un rôle primordial pour les communautés des régions du pays dont les revenus et la sécurité alimentaire dépendent grandement de l'élevage. Les programmes vétérinaires du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) concourent à répondre aux besoins des populations.

Du 9 février au 9 avril 2024, en collaboration avec la Croix-Rouge Nigérienne, le CICR a soutenu le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage dans la mise en oeuvre de la campagne annuelle de vaccination du bétail dans les régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri, les trois régions prioritaires où le CICR travaille en lien avec les conflits armés. Cette campagne de vaccination contribue à l'éradication des principales maladies animales qui freinent le développement de l'élevage au Niger et pèsent sur les revenus des éleveurs, en particulier sur ceux des plus vulnérables qui dépendent de cette activité pour leur survie.

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C'est le cas d'Adam Torori, un berger de 50 ans du village de N'guel Ardjo en région de Diffa. Son bétail fait partie des 1 286 512 têtes d'animaux qui ont été vaccinés dans la région de Diffa.

« Avant le conflit, notre élevage était florissant. Depuis que certaines zones ne sont plus accessibles, nous perdons plusieurs têtes de bétail chaque année à cause des maladies et le manque de pâturage. Grâce à cette vaccination et le traitement, le taux de mortalité de notre bétail a beaucoup diminué.

Pour Adam qui vit grâce à l'élevage, avoir des bêtes en bonne santé, c'est aussi être en bonne santé. « Cette initiative a également amélioré la production laitière, ce qui nous permet désormais de répondre à nos besoins après-vente de manière satisfaisante », renchérit le cinquantenaire qui vit grâce à son bétail. Il en consomme le lait et bénéfice de la vente de ses animaux.

Les campagnes de vaccination de bétail menées par le CICR et ses partenaires au Niger représentent un soutien vital pour la santé animale et la résilience des communautés qui font face aux effets du changement climatique et aux conséquences des conflits armés. En protégeant leurs troupeaux des maladies et en améliorant la production laitière, ces initiatives contribuent à préserver la principale source de revenus des communautés. Cela freine également les déplacements des populations de leur environnement naturel vers des zones urbaines paupérisées qui hébergent déjà de nombreuses personnes déplacées internes et réfugiés des pays voisins.

Au bout de 60 jours de mise en oeuvre, 3 139 270 têtes d'animaux, toutes espèces confondues, appartenant à 129 581 familles, soit à 907 067 personnes au total, ont été vaccinées :

1 286 512 dans la région de Diffa ;

701 711 dans la région de Tahoua ;

1 151 047 dans la région de Tillabéri.

Parmi les animaux vaccinés, il est à noter que 768 839 sujets faibles ont été déparasités.

Adama SOW, en charge des activités d'élevage du département de sécurité économique du CICR au Niger, constate que la campagne a été un succès au regard des résultats atteints, qui représentent 136% de la cible fixée initialement : « La stratégie mise en place avec les partenaires, en s'appuyant sur les vaccinateurs communautaires et les réseaux d'informateurs locaux, le couplage de la vaccination avec le déparasitage des animaux faibles ainsi que l'intense communication effectuée auprès des autorités civiles et militaires ont largement contribué au dépassement des objectifs initiaux fixés», souligne Adama SOW.

Depuis 2012, le CICR soutient une telle campagne de vaccination au Niger. Il vaccine chaque année des millions de têtes d'animaux (tout espèces confondues, petits et grands ruminants) dans le pays pour contribuer à la santé du cheptel et renforcer la résilience des éleveurs.

Cette année, en étroite collaboration avec les autorités locales, 271 agents de santé animale ont pris part à cette campagne. Certains ont reçu au préalable une formation intensive en matière de fourniture de services vétérinaires, avec le soutien financier du CICR.

Une campagne similaire de vaccination est mise en oeuvre dans d'autres pays de la région comme le Mali et le Burkina Faso. En 2023, la campagne de vaccination financée par le CICR a concerné environ 2,4 millions d'animaux au Niger, 4 millions dans le nord du Mali et près de 1 million dans le nord du Burkina Faso.

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