Afrique: Journée mondiale du réfugié - Au-delà des maux et des mots, une introspection s'impose

analyse

Célébrée le 20 juin de chaque année depuis 2001, année de la commémoration du 50ème anniversaire de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, la journée mondiale du réfugié est une journée internationale instituée par les Nations unies pour rendre hommage aux personnes réfugiées à travers le monde.

Son but est de sensibiliser à la cause de ces personnes devenues vulnérables par la force des choses et à leur corps défendant. Cette année, elle est axée sur le thème de la solidarité avec ces personnes qui ont été contraintes de quitter leurs lieux de résidence en abandonnant parfois tout derrière elles, pour sauver leur vie.

C'est dire si la condition des réfugiés est une situation qui interpelle aujourd'hui plus qu'hier, au regard du nombre croissant de ces personnes fragiles qui, d'Europe en Afrique en passant par l'Asie et l'Amérique, errent à travers le monde comme des âmes en peine. C'est dire combien le mal est profond, au regard de l'ampleur du phénomène qui touche aujourd'hui pratiquement tous les continents.

Trouver une solution beaucoup plus pérenne à la situation des réfugiés

Et si dans certains cas, ces déplacements forcés de populations tiennent à des phénomènes climatiques quand ces personnes ne sont pas victimes de persécution politique ou religieuse, aujourd'hui, la grande masse de ces réfugiés doivent leurs malheurs aux guerres et autres conflits armés à travers le monde, mais aussi au phénomène du terrorisme qui sévit en Afrique, particulièrement dans la région du Sahel et ses pays limitrophes, depuis maintenant une décennie.

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Autant dire que les réfugiés sont d'abord et avant tout des victimes qui n'ont pas choisi leur sort et qui méritent une attention particulière au regard de leurs conditions de vie qui ont parfois tourné au cauchemar du jour au lendemain. C'est dire aussi l'importance de cette journée qui vise non seulement à capter l'attention du public, mais se veut aussi un moment de sensibilisation sur la situation des réfugiés et le besoin impérieux de leur tendre la main.

Car, à y regarder de près, nous sommes tous, à des degrés divers, des réfugiés potentiels. Et aujourd'hui plus qu'hier, il importe d'en prendre collectivement conscience pour garder, dans la mesure de nos possibilités, nos portes ouvertes à ces demandeurs d'asile, de les accueillir et de les protéger.

C'est toute la portée du thème de cette année qui tourne autour des valeurs de solidarité à l'égard de ces personnes victimes parfois d'indifférence, qui ploient sous le fardeau de préjugés défavorables et sont confrontés à de multiples défis qui vont de la recherche de conditions sécurisées de vie pour eux-mêmes et leurs familles respectives, au besoin de s'intégrer convenablement dans leur nouvel environnement et autre cadre de vie.

Et le Secrétaire général de l'ONU ne croit pas si bien dire, quand il relève qu'« il s'agit de partager une responsabilité mondiale, fondée non seulement sur le principe général de notre humanité commune, mais aussi sur les obligations particulières qui nous incombent en vertu du droit international ».

Si l'on veut que les choses changent, chacun doit battre sa coulpe

C'est le lieu de rendre hommage à toutes ces organisations gouvernementales et non gouvernementales qui ne tarissent pas d'initiatives pour apporter de l'assistance et du réconfort à ces personnes vulnérables qui ont aussi besoin de préserver leur dignité. Mais au-delà des maux et des mots, une introspection s'impose.

Et dans le cas d'espèce, il s'agit, dans un premier temps, de réfléchir aux défis auxquels sont confrontés les réfugiés en vue d'y trouver des solutions adéquates. Cela passe par le renforcement de la solidarité internationale en fournissant aux pays d'accueil, les moyens d'hospitalité et d'aide en faveur des réfugiés, mais aussi en veillant à ce que les réfugiés aient la possibilité de se reconstruire au sein de leurs communautés d'accueil.

Dans un deuxième temps, il s'agit de trouver une solution beaucoup plus pérenne à la situation des réfugiés en travaillant à mettre fin aux conflits pour créer les conditions de leur retour dans leurs localités d'origine. C'est dire s'il importe de s'attaquer aux vraies causes du problème, d'autant que la situation va de mal en pis, d'année en année, avec un nombre toujours croissant de réfugiés, qui bat aujourd'hui le record de 120 millions de personnes à travers le monde, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR).

Et une fois de plus, le patron de l'ONU ne se trompe pas dans son analyse quand il soutient que « les problèmes fondamentaux, ce sont la guerre et la haine, et non pas les personnes qui sont obligées de fuir ». En tout état de cause, le problème des réfugiés est aujourd'hui une preuve supplémentaire que la planète n'est pas en paix. Et si l'on veut que les choses changent, chacun doit battre sa coulpe.

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