Les services de douanes de Dakola, dans le Centre-Sud, près de la frontière ghanéenne, ont procédé, le 11 juin dernier, à une importante saisie de produits avariés, impropres à la consommation.
Ce sont, au total, 1040 tonnes de riz d'une valeur de 322 233 840 F CFA, chargées dans 20 camions provenant du Pakistan, qui ont été présentées le 13 juin, à la presse, par le premier responsable de l'institution douanière. Le lendemain, c'est-à-dire le 14 juin, ce sont des produits prohibés d'une valeur de plus de 100 millions de F CFA qui ont été saisis et incinérés à Bobo-Dioulasso.
Quelques jours auparavant, de milliers de sacs de maïs et de farine produite dans des conditions d'hygiène peu enviables dans un quartier de notre capitale, avaient été saisis par la gendarmerie. Quand je regarde tout ça, je reste plutôt perplexe. Je ne sais pas quoi en penser franchement. Je me demande s'il faut s'en réjouir ou s'en inquiéter.
En fait, pour être honnête, je suis partagé entre ces deux sentiments contradictoires. D'une part, je me réjouis du fait que ces différents produits fortement nuisibles à la santé humaine, et leurs auteurs n'aient pas réussi à filer entre les mailles des services de contrôle. Je tiens d'ailleurs à saluer l'oeil vigilant de tous les acteurs dont la synergie d'actions a abouti à ces résultats heureux. Mais d'autre part, je m'inquiète sérieusement. Parce que ces nombreuses opérations de saisies et d'incinérations signalées çà et là, sont la preuve de la prolifération de produits avariés sur nos marchés.
Limiter la capacité de nuisance de ces ennemis de l'humanité
Et tout ne pourra malheureusement pas toujours être intercepté par les services de contrôle, malgré leur bonne volonté et leur détermination sans faille à débusquer tous ces malfrats qui inondent nos marchés de produits impropres à la consommation. L'heure est d'autant plus grave que malgré la sensibilisation et la prise d'autres mesures énergiques allant jusqu'à la répression, le phénomène perdure.
Tout cela me conforte dans ma conviction de dire qu'il est des gens qui ont bien choisi de placer le matériel au-dessus de l'humain. Sinon, comment comprendre qu'une personne qui se soucie de la vie des autres, puisse, de façon consciencieuse, les mettre en danger au profit de son seul intérêt. Ça n'a aucun sens! Mais hélas, face à l'argent, la morale et le souci du bien-être de son prochain ont foutu le camp chez beaucoup de nos compatriotes.
Et face à tous ces invertébrés moraux, qui ne pensent qu'à se remplir les poches et ce, advienne que pourra, il n'y a point de pitié. Face à ce genre d'individus, qui sont même, le plus souvent, des multi-récidivistes, il faut sévir pour l'exemple. Les autorités compétentes sont donc interpelées. Je les invite à revoir les mesures coercitives pour ne pas dire répressives, prévues contre ces individus qui s'adonnent allègrement à cette autre forme de terrorisme en vendant du « poison », au quotidien, aux populations.
Au-delà d'une mesure préventive, c'est une nécessité vitale, car la vie des gens en dépend. Cela dit, moi fou, je ne saurais passer sous silence tous les efforts des uns et des autres, fournis sur le terrain en vue de protéger les populations. J'invite, par la même occasion, ces mêmes populations qui sont les premières bénéficiaires des bons résultats engrangés sur le terrain, à maintenir la veille qui, j'insiste, est indispensable pour l'efficacité des agents de contrôle sur le terrain. J'encourage vivement chacun à maintenir le cap pour limiter la capacité de nuisance de ces ennemis de l'humanité.