Libye: Pourquoi le ministre du Pétrole et un sous-secrétaire se disputent la gestion de l'or noir

En Libye, la confusion règne concernant la gestion des hydrocarbures, du côté du gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale : le ministre du Pétrole et du gaz a été officiellement rétabli dans ses fonctions après en avoir été suspendu. Problème : le Premier ministre considère que son remplaçant, un sous-secrétaire, a toujours autorité sur le secteur pétrolier qui représente 95% du budget de l'État.

Rétabli dans ses fonctions par l'Autorité libyenne de contrôle administratif le 12 mai 2024, Mohamed Aoun, le ministre du Pétrole et du gaz au sein du gouvernement basé à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et dirigé par Abdelhamid Dbeibah, n'arrive pas à reprendre ses fonctions : son remplaçant par intérim nommé par le Premier ministre occupe toujours le fauteuil.

Protestation

Mohamed Aoun a adressé cette semaine une lettre de protestation à l'Autorité de contrôle administratif, demandant qu'il soit entièrement rétabli dans son poste. C'est cette même Autorité, en charge du contrôle du travail des ministres qui l'avait suspendu en mars dernier, dans un contexte de controverse autour des accords pétroliers.

Son remplaçant, le sous-secrétaire du ministère, Rajab Abdesadek, désigné alors par Abdelhamid Dbeibah, continue toutefois d'exercer ses fonctions aujourd'hui. Il est pourtant membre du Conseil administratif de la NOC, la compagnie nationale du pétrole. Le nommer ministre est ainsi en contradiction totale avec les lois en vigueur.

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Investisseurs déstabilisés

Depuis son retour, c'est le ministre Aoun qui mène les réunions sur le pétrole et qui dispose du tampon ministériel. Cependant, le gouvernement Dbeibah a fait savoir à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), que le sous-secrétaire continuera de représenter la Libye, en tant que ministre, auprès d'elle.

Selon plusieurs spécialistes, cette situation déstabilise les investisseurs étrangers au moment où la Libye s'apprête à signer des nouveaux contrats d'investigations. Première réserve pétrolière en Afrique et désormais premier producteur, la Libye ambitionne de produire 1,4 million de barils par jour d'ici la fin de l'année et 2 millions de barils en 2025.

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