Tchad: Incendie d'un dépôt de munitions - «La négligence et la responsabilité des autorités sont évidentes»

Un incendie qui a embrasé un dépôt de munitions de l'armée tchadienne et provoqué des explosions dans la nuit du 18 au 19 juin 2024 à Ndjamena avait fait au moins 9 morts et 46 blessés, selon le gouvernement. Pour Mahamat Nour Ibedou, figure de la société civile, cette catastrophe aurait pu être évitée : « Avec l'extension de la ville, le dépôt s'est retrouvé un peu dans un périmètre urbain. Et, normalement, c'était une situation qu'on pouvait éviter. On aurait dû le déplacer un peu plus loin. »

Au Tchad, quelles responsabilités et quelles leçons tirer de l'incendie de la poudrière de Goudji qui a fait au moins 9 morts et 46 blessés dans la nuit du 18 au 19 juin 2024 ? Le gouvernement a promis que l'enquête « situerait les responsabilités » et permettrait de « prendre des dispositions » afin de « ne plus revivre ce phénomène ».

Figure de la société civile, le défenseur des droits humains Mahamat Nour Ibedou rappelle qu'il y avait eu des précédents et que l'État n'avait pas agi. Il s'inquiète aussi des multiples camps militaires et sites potentiels de stockages d'armes en pleine ville, y compris dans la présidence, et demande donc aux autorités de les déménager hors des villes pour assurer la sécurité des populations.

« Le même dépôt avait déjà pris feu »

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« Ce dépôt [de Goudji, NDLR] avait été construit il y a un peu plus d'une vingtaine d'années, explique-t-il au micro de François Mazet. Logiquement, avec l'extension de la ville, le dépôt s'est retrouvé un peu dans un périmètre urbain. Et, normalement, c'était une situation qu'on pouvait éviter. On aurait dû le déplacer un peu plus loin ».

Mahamat Nour Ibedou rappelle : « Il y a eu d'autres événements de ce genre. Le même dépôt avait pris feu dans les années 1994-1995, je crois. Rien n'avait été fait. Ils auraient dû mettre toutes les garanties de sécurité pour éviter ce genre de chose. Ça n'a pas été fait. Mais la meilleure manière serait pour nous qu'il déplace ça. »

Il conclut : « Donc, la négligence, la responsabilité des autorités, est quand même évidente. Et quelques fois, il y a certains dépôts qui sont carrément en ville. Et là, il faudrait vraiment mener une campagne, faire toutes les diligences pour amener les autorités à prendre en compte ce genre de risque. La vie des populations doit primer sur toute autre considération. »

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