Depuis plusieurs années, la plupart des grands hôpitaux à Brazzaville et à Pointe-Noire ne disposent pas ou presque pas de sanitaires pour les malades et leurs gardes. Cette situation déplorable et inhumaine fait couler l'encre et la salive de plus d'une personne.
De l'observation faite, la plupart des grands centres hospitaliers publics de Brazzaville et de Pointe-Noire ne disposent guère des sanitaires dédiés au personnel soignant et non soignant, aux garde-malades, aux patients voire aux visiteurs. Plus d'une personne est dérangée par cette réalité absurde, puérile et irresponsable. Les gens ne comprennent toujours pas les raisons de cette négligence, de ce triste et honteux fait.
« Je me suis toujours demandé la raison pour laquelle le CHU de Brazzaville ne dispose pas de sanitaires dignes de ce nom. En tout cas, j'ai posé la question aux techniciens de surface, je vous assure, ils ne m'ont fourni aucune explication, aucune réponse. Ils se sont contentés de me lancer un sourire inquisiteur. J'ai moi-même, tout de suite, tiré des conclusions : les gens ont peur de parler... Mais qui le fera ? », s'est interrogée Rude Manouanou, une ex-garde-malade au CHU de Brazzaville.
Dans ces hôpitaux publics, à vrai dire, les sanitaires existent, mais ne sont pas fonctionnels. Ils sont devenus, en quelque sorte, des monuments, des objets d'ornement. Mais pourquoi cela ? « En fait, disons que c'est un problème à la fois de mentalité des usagers, de nettoyage et de maintenance des équipements . Les gens utilisent les sanitaires, mais ne les nettoient pas du tout ou le font mal. C'est déjà un gros problème.
Le second est le fait que ces latrines ne font pas l'objet d'une maintenance régulière. Quand les sanitaires sont en panne, personne ne pense à les réparer. Avec le temps, le manque d'entretien et donc la négligence occasionne des pannes. Étant donné que celles-ci ne sont pas réparées, les sanitaires deviennent abandonnés. Et c'est bien dommage », a expliqué André Malou, gestionnaire de l'un des grands hôpitaux de Pointe-Noire.
Le manque de sanitaires dans les grands hôpitaux des deux grandes agglomérations congolaises est une préoccupation de premier ordre de santé publique. Les gens moins bien portants se rendent dans les hôpitaux pour bénéficier des soins de qualité. Ces soins ne devraient pas être biaisés par manque des sanitaires publiques.
« A l'hôpital, tu ne peux pas visiter les sanitaires pour satisfaire un besoin naturel. A cause de cela, je me permets de dire que les hôpitaux publics ressemblent à des prisons. Quand tu y es hospitalisé, tu as l'impression qu'ils se transforment en maisons de tortures. Pendant mon séjour à l'hôpital, je ne pouvais pas prendre un bain décent ni encore me soulager en toute intimité. C'est vraiment stressant ! Si j'avais le choix, je n'allais pas accepter l'hospitalisation. Hélas ! J'étais souffrant. Je ne pouvais qu'accepter cette torture », a déploré Jean Luc Makouangou, un ancien patient.
Cette situation est à la fois gênante et sauvage. En fait, tout doit être mis en oeuvre pour pallier ce problème majeur de façon définitive. D'aucuns estiment que les autorités sanitaires devraient prendre leurs responsabilités, optimiser la gestion des sanitaires publiques dans les grands hôpitaux. D'autres, par contre, pensent que la bonne tenue et le bon fonctionnement des sanitaires dans ces hôpitaux passe par l'utilisation des services d'un prestataire privé. Ainsi, sous la supervision du ministère de la Santé, le prestataire retenu devra présenter son plan d'action ainsi que son budget et sera évalué chaque fin de trimestre.