Le Cameroun sous le spectre d'un scandale financier massif
Alors que le pays se bat encore contre les séquelles de la pandémie de Covid-19, un scandale financier de grande ampleur secoue le Cameroun. Dénommé "Covidgate" par la presse, il porte sur le détournement de 180 milliards de francs CFA destinés à la lutte contre la crise sanitaire. Un rapport accablant de la Chambre des comptes de la Cour suprême met en cause plusieurs responsables gouvernementaux, mais l'affaire piétine depuis des mois dans les couloirs de la présidence.
Des promesses de lutte contre la corruption non tenues
En fin d'année 2023, le président Paul Biya avait pourtant promis une intensification de la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Face à l'ampleur des malversations, il annonçait le relancement de l'opération Épervier, un programme anti-corruption en sommeil depuis plusieurs années.
Un scandale qui dénonce un système gangréné
Mais six mois après ces déclarations, force est de constater que peu de choses ont bougé. Le dossier "Covidgate" semble enterré, et aucune mesure concrète n'a été prise pour sanctionner les responsables présumés du détournement. Cette inertie alimente le sentiment de ras-le-bol au sein de la population camerounaise, qui dénonce un système gangréné par la corruption.
Des distinctions honorifiques pour les acteurs du scandale
L'affaire prend une tournure encore plus grotesque lorsqu'on apprend qu'en octobre 2023, les membres de la Task force COVID et Can, au coeur du scandale "Covidgate", ont reçu des distinctions honorifiques pour leur "travail bien accompli". Une décision qui a soulevé un tollé au sein de l'opinion publique et qui questionne la sincérité des engagements du président Biya dans la lutte contre la corruption.
Vers une impunité persistante ?
Le scandale "Covidgate" met en lumière les dysfonctionnements profonds qui minent le Cameroun. La corruption semble avoir pris racine à tous les niveaux de l'État, et les promesses de lutte contre ce fléau semblent n'être que des paroles en l'air. Sans une volonté politique réelle et des actions concrètes, il est peu probable que les Camerounais puissent voir un jour la fin de ce système prédateur qui gangrène leur pays.
Face à ce scandale, la société civile et les médias camerounais ont un rôle crucial à jouer. Ils doivent continuer à dénoncer les injustices et à exiger des comptes aux dirigeants. La pression populaire est essentielle pour que les auteurs de ces détournements de fonds soient enfin traduits en justice et que l'argent du contribuable camerounais soit utilisé à bon escient.