Madagascar: Drapeau...vreté

A l'approche de la fête nationale, les débats s'animent à propos de la nécessité ou non de hisser le drapeau national. Les uns estiment qu'il s'agit d'un devoir patriotique inhérent à tous les citoyens. C'est la marque de la souveraineté d'un pays, un synonyme de fierté.

En revanche, les autres trouvent que le fait de ne pas hisser le drapeau national est une expression de leur désaccord et de leur mécontentement vis-à-vis du pouvoir. Un signe d'opposition au régime en place à défaut de pouvoir s'exprimer dans la rue. Une position clairement politique.

Les deux avis s'affrontent à la même période chaque année. La pause du drapeau national est ainsi fonction de la sympathie ou non avec le président de la République.

Les conflits politiques nés des crises successives ont généré des situations compliquées entre partisans et adversaires du régime. Et on en arrive à remettre en cause le meilleur symbole d'une nation, un élément rassembleur devenu objet d'une polémique.

Outre cette triste situation, il faut dire également que le civisme a disparu depuis plusieurs années. Pauvreté aidant, il est difficile d'éduquer une population dont le niveau d'instruction est dérisoire. Elle ne saura jamais le sens du drapeau national. D'ailleurs, le coût des drapeaux sur le marché n'est pas non plus à la portée de toutes les bourses de la majorité qui vivote et a du mal à trouver de quoi mettre sous la dent chaque jour. Le drapeau constitue ainsi un luxe. Le refus s'apparente plutôt à une résignation qu'à un esprit frondeur ou à une mauvaise volonté.

À se demander si l'étendard national ne pourrait pas être l'objet d'une dotation à l'image des lampes solaires distribuées aux foyers vulnérables. C'est une manière de réveiller le patriotisme enfoui au fond des uns et des autres et masqué par une couche épaisse d'ignorance et d'innocence.

Ce serait une initiative louable et noble, désintéressée et citoyenne. Mais après les élections, personne n'y pense. Et c'est dommage.

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