Afrique: Le conseil d'administration du FMI approuve un financement de 337 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit et de 321 millions de dollars au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité pour la République de Madagascar

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Washington, DC: Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) d'un montant de 256,62 millions de DTS (environ 337 millions de dollars) avec Madagascar. Le Conseil d'administration a également approuvé un accord au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) d'un montant de 244,4 millions de DTS (environ 321 millions de dollars). En outre, le Conseil d'administration a pris note de l'annulation par Madagascar de l'accord de 40 mois au titre de la FEC qui avait été approuvé le 29 mars 2021.

Le programme soutenu par la FEC apportera une aide essentielle pour accroître la résilience économique de Madagascar en ancrant la viabilité budgétaire, en renforçant la gouvernance, en consolidant la stabilité monétaire et financière et en faisant progresser les réformes pour soutenir l'industrialisation et le développement du capital humain. L'accord FRD vise à remédier aux vulnérabilités climatiques grâce à la mise en oeuvre de politiques climatiques appropriées.

Cette décision permet un décaissement immédiat équivalent à 36,66 millions de DTS (environ 48 millions de dollars) au titre de la FEC.

La croissance de Madagascar est tombée à 3,8 pour cent en 2023, tandis que les pressions inflationnistes se sont atténuées. La faible mobilisation des recettes et les pertes de la JIRAMA ont continué de peser sur le solde budgétaire. Le déficit du compte courant s'est réduit, principalement en raison d'une baisse des importations et du ralentissement de l'activité économique.

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Les autorités se sont engagées à stabiliser la dette en dessous de 60 pour cent du PIB et à ramener le déficit primaire à environ 3 pour cent du PIB pendant la durée du programme. Elles entendent prendre des mesures en matière de recettes et réduire les transferts vers le secteur énergétique, notamment par une suppression progressive des subventions aux carburants. Ces efforts devraient contribuer à créer un espace budgétaire pour investir dans le capital humain et physique. Les autorités sont également déterminées à renforcer la gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption, à poursuivre la mise en oeuvre du cadre opérationnel de politique monétaire ciblant le taux d'intérêt et à renforcer la résilience, notamment grâce à des filets de protection sociale plus solides.

Les perspectives de croissance à moyen terme semblent favorables, renforcées par les réformes appuyées par la FRD et la FEC, notamment les programmes du gouvernement visant à stimuler la productivité agricole, à accroître l'accès à l'électricité et à améliorer les infrastructures routières. Les risques pesant sur les perspectives sont orientés à la baisse, dans un contexte mondial incertain. Madagascar reste également vulnérable aux chocs climatiques.

A l'issue de la discussion du Conseil d'administration, Mme Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim a fait la déclaration suivante :

Madagascar continue de faire face à des défis, avec une croissance économique qui ralentit dans un contexte de faibles performances budgétaires et de progrès graduels des réformes. À l'avenir, le changement climatique présente des risques importants pour l'économie malagasy. Les nouveaux accords au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) soutiendront le programme des autorités axé sur le renforcement du capital humain, l'accélération du développement économique et l'amélioration de la gouvernance.

Les autorités mettent en oeuvre des mesures visant à créer de l'espace budgétaire pour les dépenses sociales et les investissements indispensables. Il s'agit notamment d'efforts de mobilisation des recettes à moyen terme par le biais de mesures de politique fiscale et d'administration des recettes. La mise en place d'un mécanisme automatique d'ajustement des prix des carburants et l'élaboration d'un plan de redressement de la JIRAMA devraient permettre de réduire progressivement les transferts gouvernementaux vers le secteur énergétique. Ces efforts devraient permettre de stabiliser la dette publique en dessous de 60 pour cent du PIB à moyen terme.

Les autorités préparent une nouvelle stratégie anti-corruption qui, associée à un Diagnostic de la gouvernance par le FMI, soutiendra de nouveaux efforts pour lutter contre la corruption, promouvoir la transparence et améliorer la gouvernance. Elles travaillent également à la mise en oeuvre d'un nouveau cadre opérationnel de politique monétaire, axé sur le renforcement de la gestion des liquidités et de la communication de la banque centrale.

Relever les défis du changement climatique sera essentiel pour la résilience macroéconomique à moyen terme de Madagascar. Les réformes soutenues par la FRD devraient renforcer la gouvernance climatique et intégrer le climat dans les processus de gestion des finances et de l'investissement publics, renforcer l'adaptation au changement climatique et la résilience face aux catastrophes naturelles, freiner la croissance des émissions de gaz à effet de serre, renforcer la protection des forêts et de la biodiversité et mobiliser les financements climatiques Les autorités devraient tirer pleinement parti du soutien apporté par le Fonds et la Banque mondiale à travers le Cadre de coopération renforcé pour l'action climatique, ainsi que par d'autres partenaires de développement pour catalyser les financements privés pour le climat.

Principaux indicateurs économiques, 2021-25

2021

2022

2023

2024

2025

Est.

Proj.

(Taux de croissance en pourcentage)

Produit intérieur brut et prix

PIB à prix constants

5.7

4.0

3.8

4.5

4.6

Déflateur du PIB

6.6

6.9

8.7

6.9

7.6

Indice des prix à la consommation (fin de période)

6.2

10.8

7.5

7.8

7.5

Monnaie et crédit

Masse monétaire (M3)

12.2

13.8

8.6

12.3

12.1

(Croissance en pourcentage de M3 en début de période)

Avoirs extérieurs nets

1.0

0.8

18.2

5.7

2.5

Avoirs intérieurs nets

11.2

13.0

-9.7

6.7

9.6

dont: Crédit au secteur privé

11.1

9.8

0.7

6.3

6.3

(En pourcentage du PIB)

Finances publiques

Recettes budgétaires (hors dons)

10.3

9.6

11.4

11.2

11.2

dont: Recettes fiscales

9.9

9.4

11.1

10.8

10.9

Dons

0.7

1.3

2.3

1.8

0.6

Dépenses totales

13.7

16.5

17.9

16.7

15.7

Dépenses courantes

8.4

11.0

10.9

10.3

9.7

Dépenses en capital

5.3

5.5

7.0

6.4

6.0

Solde global (base engagement)

-2.8

-5.5

-4.3

-3.8

-3.8

Solde primaire intérieur1

-0.1

-1.8

-0.4

0.2

0.7

...Solde primaire

-2.2

-5.0

-3.6

-2.9

-2.9

Financement total

3.2

4.7

4.2

4.1

4.1

Financement extérieur (net)

2.3

2.5

3.0

3.2

3.4

Financement intérieur

0.8

2.3

1.2

1.0

0.7

Déficit de financement

0.0

0.0

-0.1

0.0

0.0

Epargne et investissement

Formation brute de capital fixe

23.2

20.8

21.6

22.3

21.3

Epargne nationale intérieure

10.2

15.4

17.1

17.7

16.5

Secteur extérieur

Exportations de biens, FAB

18.6

23.3

19.6

16.3

18.8

Importations de biens, CAF

28.7

34.2

28.2

25.3

28.2

Solde du compte courant (hors dons)

-5.5

-6.7

-6.8

-6.4

-5.4

Solde du compte courant (dons inclus)

-4.9

-5.4

-4.5

-4.6

-4.8

Dette publique

51.9

53.9

55.6

53.4

52.9

Dette publique Extérieure

34.3

36.5

35.7

34.8

36.5

Dette publique Intérieure

17.7

17.4

19.9

18.6

16.4

(Unités comme indiqué)

Réserves officielles brutes (en millions de DTS)

1,630

1,601

1,972

2,130

2,250

En mois d'importations de biens et services

5.8

4.2

5.7

6.3

5.8

PIB par habitant (dollars américains)

517

523

530

563

577

Sources: Autorités malagasy et estimations et prévisions des services du FMI.

1 Solde primaire sauf les investissements avec financement extérieur et dons.

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