Les objectifs sont atteints et les impacts du projet sont considérables, selon les responsables du projet, lors de la cérémonie de clôture officielle organisée hier au Radisson Blu Ankorondrano.
Des représentants de grandes sociétés, des gérants d'entreprises naissantes et même des paysans agriculteurs sont venus témoigner de l'importance des impacts du projet CASEF (Croissance Agricole et Sécurisation Foncière). Ce projet, mené par le Ministère de l'Agriculture et de l'Élevage (MINAE), en collaboration avec le Ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire (MDAT), a été déployé sur 7 ans dans 16 régions de Madagascar, avec un financement de 105 millions de dollars de la Banque mondiale. L'objectif du CASEF était de transformer l'économie rurale et de promouvoir l'agriculture commerciale.
« Il faut améliorer les sources de revenu des ménages et ce projet a contribué à la réalisation de cette mission en milieu rural », a affirmé le ministre de l'Agriculture et de l'Elevage Suzelin Ratohiarijaona Rakotoarisolo. Selon Soja Sesy, Coordonnateur National de CASEF, le projet a permis à plus de 70% des acteurs des zones d'intervention à améliorer leur production et leur commercialisation. Pour atteindre ce succès inédit, CASEF a adopté une approche par le haut, en identifiant les besoins des opérateurs de l'agro-industrie et de l'agro-transformation, et a structuré ses activités, suivant ces besoins.
Impacts considérables
Dans l'Est de Madagascar, CASEF a particulièrement réussi son intervention dans la production de fruits et d'épices, soutenant 22 400 producteurs de grenadilles, de cannelles, de litchis et de curcuma. Ces bénéficiaires fournissent maintenant 3 632 tonnes de produits par an aux exportateurs et aux unités de transformation. L'appui du projet a permis à ces paysans producteurs de se regrouper en coopératives et d'obtenir des certifications Bio, facilitant ainsi la vente directe aux grandes sociétés comme SCRIMAD, qui a vu doubler ses approvisionnements grâce à cette collaboration. Sur les Hautes Terres, le projet CASEF a restructuré la filière lait, améliorant la qualité et augmentant la production grâce à un plan de développement interrégional, des laboratoires, des sites de contrôle et une charte régionale.
Les éleveurs ont bénéficié d'équipements, de formations et d'un système d'amélioration génétique, commercialisant ainsi 7,44 millions de litres de lait, soit 164 % de l'objectif initial. L'appui à la production de lait a également favorisé la production d'alimentation animale et d'autres cultures comme le maïs et le soja, avec 5 642 tonnes de céréales produites. Des entreprises locales, telles que SOAFIARY, ont pu acquérir des machines industrielles pour transformer les produits agricoles, grâce au soutien de CASEF. Dans le Sud, le projet a amélioré la production de viande rouge par des méthodes d'élevage avancées et des infrastructures pour la traçabilité et la santé animale, augmentant la production de 4 210 têtes de ruminants.
Transversal
Un aspect crucial du succès de CASEF a été l'implication des bénéficiaires, favorisée par l'Opération de Certification Foncière Massive (OCFM), qui a attribué 1 390 000 certificats fonciers dans 14 régions. La digitalisation de cette certification a permis à Madagascar de devenir un modèle en matière de réforme foncière en Afrique. Cette sécurisation foncière a visiblement stimulé l'investissement et la production.
Enfin, le projet a amélioré les infrastructures rurales, réduisant les coûts de transport de marchandises jusqu'à 70 % dans certaines zones, et touchant directement 1 554 749 bénéficiaires. Les retombées économiques du CASEF ont été significatives, contribuant à un développement local inclusif et à l'amélioration de la qualité de vie de la population malgache. Pour les partenaires de développement, CASEF se distingue comme l'un des projets les plus impactants dans l'histoire de Madagascar.