Le ton monte entre les voisins zambien et zimbabwéen. En cause : une vidéo où le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, en visite en Russie début juin, dénonce l'influence grandissante des Occidentaux et des Américains, en particulier en Zambie qu'il accuse de vouloir isoler son pays. Lors du même entretien, le président zimbabwéen a demandé à être soutenu sur le plan de la défense et de la sécurité. Le ministre zambien des Affaires étrangères dénonce une attaque injustifiée contre la souveraineté de son pays.

L'affaire est si grave que la Zambie a demandé l'intervention immédiate et urgente de l'organe régional, la SADC pour mener une médiation et régler ce contentieux. « Les américains consolident leur pouvoir [...] en Zambie, pour faire en sorte que l'on se sente seul » s'est plaint le président Zimbabwéen devant Vladimir Poutine.

Il reproche à la Zambie son partenariat militaire avec les États-Unis à travers l'Africom, le Commandement américain pour l'Afrique. Celui-ci dispose d'un bureau à Lusaka, qui est présenté par le pouvoir zimbabwéen comme une base militaire. « Soupe avec l'ennemi et tu en deviendras un », a tweeté George Charamba, le porte-parole de la présidence zimbabwéenne.

Élu en 2021, le président zambien Hakainde Hichilema est plus favorable aux Occidentaux que son prédécesseur. Mais son ministre des Affaires étrangères a tenu à rappeler que la Zambie n'a aucun intérêt à s'éloigner ni de la Russie, ni des Occidentaux, ni du Zimbabwe. « Nous sommes les membres d'une famille mondiale élargie » a-t-il déclaré en guise d'apaisement devant le Parlement zambien, évoquant une affaire très sensible.