Au Burkina Faso, RFI révélait en début de semaine l'arrivée à Ouagadougou de 80 à 120 soldats maliens et de supplétifs russes de l'African Corps géré par Moscou, pour appuyer le capitaine Ibrahim Traoré. Plusieurs allers-retours ont été effectués entre le Mali et Ouagadougou par un avion gros porteur Iliouchine, entre samedi à mardi. Jeudi, lors de sa prise de parole dans les locaux de la télévision nationale RTB, le capitaine Ibrahim Traoré a voulu rassurer, démentant toute mutinerie. Il a également affirmé que cet Iliouchine transportait du matériel des Nations unies.
Le capitaine Ibrahim Traoré a voulu rassurer, démentant toute mutinerie et dénonçant les « fake news » de « médias menteurs » et « manipulateurs ». Au sujet des rotations du fameux Iliouchine russe entre le Mali et Ouagadougou, le président de transition burkinabè a expliqué que l'avion transportait des munitions venues du Mali, dans le cadre de la fin de la Minusma, l'ex-mission onusienne dans le pays, afin d'être détruites au Burkina. Cent six tonnes précisément, a pu confirmer RFI de source onusienne, transportées « depuis Gao et Bamako jusqu'à Ouagadougou. »
L'entité en charge de la liquidation de la Minusma précise cependant que « l'opérateur aérien a été directement contracté par le gouvernement du Burkina Faso et non par les Nations Unies. » Le choix d'envoyer ces munitions et explosifs au Burkina suscite d'ailleurs la sidération, voire la colère de certains cadres onusiens et de nombreux observateurs, compte tenu de la nature des régimes militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina.
Le transport de soldats maliens et de mercenaires russes à bord de cet Iliouchine reste une hypothèse possible
Le capitaine Ibrahim Traoré précise dans sa déclaration de jeudi qu'« il y a eu six vols. » Combien de vols précisément ont été nécessaires au transport du matériel onusien ? Ces avions ont-ils pu embarquer des militaires en plus des munitions ? Sur ces points, aucune réponse officielle des Nations unies.
Le transport de soldats maliens et de mercenaires russes à bord de cet Iliouchine reste donc une hypothèse possible, mais clairement fragilisée par ces dernières révélations. En tout état de cause, les sources sécuritaires et politiques maliennes, burkinabè et nigériennes jointes par RFI demeurent catégoriques : Bamako a bien envoyé des soldats maliens et des combattants de Wagner en renfort, pour éviter la chute du capitaine Ibrahim Traoré et organiser la suite de la transition.