L'affaire Glencore continue de faire des vagues au Cameroun. Près d'un an après les révélations de corruption impliquant la multinationale anglo-suisse et des responsables camerounais de haut rang, aucune information concrète n'a été communiquée quant aux suites judiciaires de ce scandale.
En mai 2022, Glencore avait reconnu devant les justices américaine et britannique avoir versé des pots-de-vin à des cadres de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et de la Société nationale de raffinage (Sonara) entre 2011 et 2018. Ces pots-de-vin, d'un montant total de 7 milliards de francs CFA (environ 10,6 millions d'euros), avaient pour objectif d'obtenir des faveurs fiscales et de dissimuler des documents.
Suite à ces révélations, l'avocat et homme politique Akere Muna avait porté l'affaire sur la place publique, provoquant l'indignation de la classe politique camerounaise. Le président de la République avait alors donné son aval pour la saisine du Tribunal criminel spécial (TCS) afin que l'affaire soit investiguée.
Cependant, un an après ces "très hautes instructions" présidentielles, aucune avancée notable n'a été communiquée. Les noms des responsables publics camerounais impliqués dans le scandale n'ont toujours pas été révélés, et aucune information sur l'état d'avancement des enquêtes n'a été filtrée.
Cette situation suscite de nombreuses interrogations et alimente les soupçons de passivité, voire de complicité, des autorités camerounaises. On se souvient qu'après l'éclatement du scandale, le directeur général de la SNH avait nié en bloc les accusations, affirmant que la société n'était "ni de loin ni de près associée à de telles pratiques".
L'opacité qui entoure ce dossier est d'autant plus préoccupante que les faits incriminés sont d'une gravité extrême. La corruption à grande échelle dans le secteur pétrolier prive l'État camerounais de ressources précieuses et entrave le développement du pays.
Il est crucial que les autorités camerounaises fassent preuve de transparence et de diligence dans la conduite des enquêtes afin de faire la lumière sur cette affaire et de punir les coupables. La lutte contre la corruption doit être une priorité absolue pour le Cameroun, et ce scandale Glencore doit servir de déclic pour une action résolue et exemplaire.
Le silence des autorités camerounaises dans cette affaire est inacceptable et alimente les soupçons de complicité. Il est impératif que la lumière soit faite sur ce scandale et que les responsables soient traduits en justice. La population camerounaise a le droit de savoir et d'exiger que ses ressources soient gérées de manière transparente et responsable.