Le cap de l'aggiornamento fixé par le président Biya semble bien loin d'être atteint. Annoncé lors de son discours à la jeunesse le 10 février 2024, ce changement profond du football camerounais est enlisé dans une bataille de chiffonniers entre le ministère des Sports et de l'Education physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Le limogeage du sélectionneur Rigobert Song, suite aux piètres performances des Lions indomptables à la Can 2023 en Côte d'Ivoire, n'a fait qu'attiser les tensions. La nomination du nouvel entraîneur est devenue un véritable bras de fer entre les deux entités, chacune se prévalant des "Très Hautes Instructions" présidentielles.
Cette situation grotesque se déroule sous les yeux des Camerounais, lassés par ces querelles intestines. Sur les réseaux sociaux, deux camps s'affrontent sans retenue, transformant le débat en une guerre de tranchées virtuelle. La raison et le dialogue semblent avoir disparu, remplacés par des invectives et des accusations sans fondement.
L'image du Cameroun, "grande nation de football", en est fortement ternie. La presse internationale s'en amuse, relayant les passes d'armes entre les deux staffs de l'équipe nationale. Le football camerounais, autrefois source de fierté nationale, est devenu un sujet de risée sur la scène internationale.
Face à ce chaos, le président de la République semble étrangement indifférent. Sourds aux bruits de la discorde, les Lions indomptables ont pourtant réussi à se remobiliser, obtenant un succès éclatant contre le Cap-Vert (4-1) et un match nul honorable face à l'Angola (1-1).
Mais jusqu'à quand cette situation pourra-t-elle durer ? Le football camerounais est à la croisée des chemins. Il est temps de mettre fin à ces querelles stériles et de se concentrer sur l'essentiel : le développement du football camerounais et le bonheur des supporters.
Il est urgent que les autorités compétentes prennent leurs responsabilités et trouvent une solution durable à ce conflit. Le Minsep et la Fecafoot doivent se mettre au service du football camerounais et non de leurs propres intérêts. L'avenir du football camerounais en dépend.
Il est temps de sortir de l'impasse et de remettre le football camerounais sur les rails du succès. Le talent est là, la passion est là. Il ne manque plus qu'un leadership éclairé et une volonté commune de faire avancer le football camerounais.